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Critique de DreamBookeuse


Les chroniques de DragonLance a été coécrit par Margaret Weis et Tracy Hickman des suites d'une partie de Donjons et Dragons qu'elles auraient disputées avec des amis. le premier tome paraît donc en 1984, la version que j'ai entre les mains étant une intégrale augmentée de commentaires des deux autrices et / ou de passages de leurs camarades de jeu.

Mon résumé
Alors que la population s'est détournée des anciens dieux, le Valeureux Guerrier – Paladine, le Dragon de Platine – et Takhisis la Reine des Ténèbres – le Dragon aux Cinq Têtes, Reine de Toutes les Couleurs et d'Aucune – descendent sur Krynn pour s'affronter. Là haut dans le ciel, deux constellations manquent à l'appel et figure un trou béant révélant un noir d'encre.
Se rassemblant quelques années après s'être séparés une joyeux équipée se retrouve dans une auberge isolée du monde… jusqu'à ce que le monde les rattrape. Embarqués dans une aventure dont ils ne ressortiront pas tous indemnes nos héros n'ont d'autre choix que livrer bataille… ou mourir.

Mon avis
Le premier tome date de 1984 et s'inspire de Donjon et Dragons lui même inspiré de Tolkien, le scénario est donc aujourd'hui vu et revu par bon nombre de romans de fantasy MAIS il a tout de même un quelque chose qui me le fait de suite placer dans mon top 10 des romans à connaître en Fantasy.

Les chroniques de DragonLance : un objet avant une histoire


La première chose que l'on remarque lorsque l'on tient l'intégrale collector de DragonLance… c'est son poids. La petite bête pèse tout de même plus de 1, 4760 kilo pour 1312 pages. Ensuite bien entendu c'est l'ouvrage ! Recouvert d'une matière synthétique imitant l'écaille de dragon, un marquage à chaud rouge et doré sur la lance de dragon et les écritures, les pages elles-mêmes dorées… Y a pas à dire, c'est beau. Et quand on tient un bel objet c'est d'autant plus aisé de se plonger dans cet univers.

L'intégrale collector contient également une carte sur les pages de garde et un livret de quelques illustrations. Il a également été mis en page de telle sorte de pouvoir laisser de la place dans les marges pour les annotations et commentaires des autrices et de leurs camarades. le joli ruban rouge pour marquer la page vient clôturer l'éloge de ce roman. Parce que outre qu'être une jolie brique, Les chroniques de DragonLance conte tout de même une histoire.

Le scénario : classique mais impressionnant


Le scénario semble entre guillemets assez classique. La méchante Reine des Ténèbres est descendue sur Terre dans l'espoir de faire pencher l'équilibre du monde vers le mal, le chaos et la destruction. Et on ne comprend finalement pas très bien ses intentions. Alors qu'elle semble la grande antagoniste de l'histoire elle reste très effacée derrière ses généraux.

Pour lui faire face : une équipe de bras cassés qu'on avait absolument pas prévenus qu'ils allaient faire partie de la plus grande aventure de tous les temps et qu'ils deviendraient des légendes, se retrouve dans une auberge. Nous avons donc :
– Tanis, le Demi-Elfe, qui est le chef de cette petite assemblée, non pas nécessairement parce qu'il le désire mais parce que tous lui font confiance. (rôdeur / elfe)
– Raistlin (mage / humain) et Caramon (guerrier/humain), les jumeaux que tout oppose. L'un Mage d'une puissance grandissante mais d'apparence chétive et de constitution faible. L'autre une masse de muscle et de tendresse, parfois un peu bête mais toujours soutenant son frère.
– Flint Forgefeu (guerrier / nain) le nain grognon et taciturne, qui, même s'il a quelques griefs contre les elfes, les gobelins et les kenders semble plutôt enclin à supporter Tanis et…
– … Tasslehoff Racle-Pieds, le petit kender voleur (voleur / kender).
– Pour finir Sturm, de l'ordre des Chevaliers de Solmanie qui pourrait finalement représenter le Paladin des JDR.
A cette bande d'amis qui se connaissent depuis leurs précédentes aventures, s'ajoutent deux autres personnes, deux barbares des plaines qui, si on y réfléchit bien, sont en partie à l'origine de tout ce qu'il leur arrivera par la suite.

Une fois que le scénario est posé, le roman n'est pas bien difficile à suivre. Il a un rythme plutôt lent et contient quelques ellipses, mais dans l'ensemble les multiples rebondissement tantôt épiques, dramatiques ou comiques en font un roman qu'il est aisé de lire. Chaque fin de roman se finit sur un petit cliffhanger qui nous laisse immédiatement sur notre faim. Des trois c'est sans doute le seconde tome avec lequel j'ai eu le plus de mal, sans doute par sa position finalement. La première partie installe l'intrigue, les personnages et leurs comportements. Alors que la seconde se pose plus en « évolution », semblant attendre la troisième pour exploser.
Ce que j'ai beaucoup aimé et qui fait pour moi la force remarquable du genre c'est la trame. Il n'y en a pas qu'une qui partirait en ligne droite, non elles sont multiples et oscillantes, se croisant, se décroisant et on avance, lecteurs, avec le sentiment grandissant que tout est lié. Certains passages nous laissent perplexes, et alors que nous sommes près du but, attendant que le personnage détenant la clé de l'énigme nous la donne… le voilà qui disparaît enterrant son secret avec lui. C'est un roman qui m'a souvent beaucoup frustrée je dois dire !

Surtout que l'équipe s'agrandit, se délite, et chaque page laisse la place à chaque personnage. Si Tanis, étant le personnage « chef » du scénario est davantage mis en avant, chacun a le droit à son propre point de vue, et parfois même ses propres aventures.

(Dans cet extrait Tass explique pourquoi il n'a pas retrouvé le corps du vieux magicien Fizban qui oublie toujours tout et qui semble toujours être là où on s'y attend le moins)

« — […] Nous allions mourir. C'était une chute d'au moins vingt mètres (le nombre augmentait chaque fois que Tass racontait cette histoire) et vous étiez en dessous de moi. Je vous ai entendu lancer un sort…
— Tout à fait, je suis plutôt un bon magicien, tu sais…
— Euh… en effet, balbutia Tass avant de poursuivre précipitamment. Vous avez lancé ce sort, chute de plume, ou quelque chose dans le genre. Quoi qu'il en soit, vous n'avez prononcé que le premier mot, « chute » et soudain (le kender écarta les bras, et la crainte pouvait se lire sur son visage tandis qu'il se souvenait de ce qui s'était passé), et il y eut des millions et des millions de plumes de poulets…
— Et que s'est-il passé ensuite ? demanda le vieil homme en donnant une bourrage à Tass.
— Oh, euh… c'est là où … ça devient confus dit Tass. J'ai entendu un cri puis un bruit sourd. En fait, ça ressemblait davantage à un bruit d'éclaboussure. Et j'ai p…p…pensé que l'éclaboussure, c'était vous.
— Moi ? s'indigna le vieil homme. Une éclaboussure ! (Il lança un regard noir au kender.) Mais je n'ai jamais éclaboussé de ma vie ! »



L'amour et la poésie : maîtres incontestés de l'espoir
A ce scénario épique dont je ne peux guère trop vous en révéler, chaque petits détails conduisant immédiatement à une révélation, s'ajoutent une donnée très importante : l'amour. Parce que si Les chroniques de DragonLance parle bien entendu de combats épiques, de guerre et de chaos il parle aussi d'amitié, d'évolution et d'amour. Et je trouve ça beau. Littéralement.

Parce que ce n'est pas de la romance, ce n'est pas amené de manière directe mais par petite dose, par le couple fard représenté par l'Homme des plains et Lunedor, par les tiraillements de Tanis entre humanité et royaume elfique, par la relation étrange et touchante entre Flint et Tass ou encore par ce lien indéfectible et tordu qui unit des frères que tout sépare. C'est dans les mots. C'est la poésie qui ponctue le roman

« Les prairies sont fanées,
Et l'automne est là.
La fille rejoint son amant,
Sous les jets de pierre.

Une lumière bleue embrase le bâton
Et tous deux disparaissent :
Les prairies sont fanées et l'automne est là »

Dans la fantasy, et plus particulièrement dans l'héroic fantasy il y a deux écoles : les romanciers qui tablent sur le scénario et ceux qui tablent sur les personnages ; rares sont ceux qui jouent sur les deux tableaux comme ont réussi à le faire Margaret Weis et Tracy Hickman. Ici les personnages sont vivants et vivent à travers les pages, on les sent tantôt déchirés tantôt heureux, tantôt désespérés, tantôt joyeux. Chaque action, chaque décision, les construisent un peu plus et leur donnent de la matière tels des tissus qu'on assembleraient les uns après les autres.

Le mot de la fin
Il est difficile de pouvoir parler d'un livre comme celui-ci, surtout quand il fait plus de 1300 pages. J'aurais aimé vous parler un peu plus de l'intrigue mais ça aurait été trop vous en révéler même en m'arrêtant au cinquième du roman ! Alors je vous laisse avec mes impressions et mes ressentis certes moins épiques mais sincères.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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