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Critique de finitysend


1895 est la date de parution de ce roman. On est à peine au début du XXe siècle .
Le style de ce texte est classique et assez agréable à lire. C'est bien tourné et franchement ce n'est pas désuet .La trame narrative est soignée et le narrateur ne fatigue pas le lecteur.
C'est un véritable texte de science-fiction car la science y est mise en fiction littéralement. le texte transcende la tonalité positiviste dominante de l'époque et il n'hésite pas à envisager un avenir pessimiste car la science ne peut pas finalement améliorer ou sauver monde ,si le genre humain ne joue pas la partition appropriée.
L'avenir est à la fois le retour à un jardin Eden et également le siège d'une dégradation certaine de la condition humaine et le lecteur connaitra les affres bien cachés et aux profondes racines de ce futur lointain. L'auteur fait plusieurs Sauts dans le temps Et c'est ainsi que la planète et ses habitants se métamorphosent sérieusement de même que les animaux et les plantes se métamorphosent . Soulignons que l'auteur souscrit à la toute récente (à l'époque) théorie évolutionniste de Darwin. le thème du voyage dans le temps est appréhendé scientifiquement et c'est intéressant voire les concepts mobilisés alors que la théorie de la relativité de Einstein n'est pas encore inscrite dans le paysage scientifique . Sur ce plan on est un peu dans un conte sur le voyage dans le temps. Mais il y a pourtant très nettement déjà une réflexion scientifique sur l'espace et le temps en tant que dimension et sur le rapport entre le temps et l'espace en soit. le temps long caractérise ce roman et le futur y est de ce fait significativement multiple.
Sinon le XIXe siècle se pose là, très fort pour la conception de la machine que l'on imagine comme un superbe objet métallique (ce siècle est le triomphe du fer et de la métallurgie ). C'est une machine faite de tiges et de boulons (pas de vapeur) qui ne déparerait pas dans un univers steam punk.
Le voyageur apporte des éléments probants qui attestent de la réalité de son voyage dans le futur (entre autre des plantes du futur). le XIXe siècle est très marqué par les affres de la condition de la classe ouvrière qui alimentent une misère immense er dégradante qui choquait les contemporains. de cette misère aliénante découlait aussi une grande dangerosité de ces classes ouvrières perçues comme une grande menace (avérée et potentielle) pour l'ordre social.
L'auteur extrapole ces rapports de classes et il les analyse comme étant l'objet potentiel d'une évolution Darwinienne qui place tout le monde dos à dos (les méchants ou les gentils) grâce à l'énoncé d'un Fatum impitoyable . Ces rapports mal gérés sur le long terme par l'espèce humaine viendront souligner sa responsabilité pour ce qui est de bâtir (réussir ou bien faillir) un avenir vivable ou même seulement meilleur (soyons fou).
Le texte s'essaye aussi à imaginer l'annonce et les prémices d'une fin pour notre monde ,que nous avons tendance à tort, à prendre pour éternel, alors que notre planète et le système solaire aussi d'ailleurs mourront tout autant que nous tous finalement.
Ce roman soigné est éloquent et il n'est pas significativement naïf. Il se donne comme un récit jeunesse ou un récit pour adulte très acceptable, dans notre monde contemporain . Il est d'une valeur documentaire cruciale sur l'histoire du genre SF.
La date de rédaction de ce texte donne beaucoup de pouvoir à l'honnête homme cultivé oisif et fortuné en lui permettant de réaliser de grandes choses s'il en a les moyens et la volonté .Pensez par exemple aux aventuriers de l'arche perdue par exemple qui met en lumière clairement ce topos social et littéraire.
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