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Critique de dourvach


Publié en 2007 par l'éditeur "Omnibus", ce recueil somptueux de 7 romans et 11 nouvelles du britannique Herbert George WELLS est une merveille - imprimée sur papier bible (et contenant 1.216 pages) et vendue à un prix très modique (26 euros) [*] - qui magnifie ce qu'il contient, un peu comme le regard d'artiste d'Ingmar BERGMAN et ses lumières divines dirigées sur les acteurs de "Monika", "Le Visage", "La nuit des forains" ou "Le Septième Sceau"...

Merci donc à Francis LACASSIN, préfacier (20 pages denses) et surtout Passeur d'univers...

H. G. Wells (1866-1946), fils d'une femme de chambre et d'un jardinier, est un inventeur et un raconteur d'histoires. Un conteur. Parfois maladroit, parfois non.

Un prototype parfait d'écrivain "à cheval sur deux siècles"... L'écrivain de la transition entre l'Ancien monde et les sortilèges redoutés du Nouveau...

Mais commençons par le commencement... et les sept romans (dont 5 rencontrèrent un succès critique et public immédiat) :

[1°] "The Time Machine" ("La Machine à explorer le temps" - traduit en français par Henry D. Davray pour "Le Mercure de France" en 1899) est un court roman scindé en dix-sept chapitres, publié pour la première fois en 1895 à Londres en volume ; le manuscrit a été remanié sept fois. Sacrée prouesse d'autodidacte... L'Explorateur du Temps est un type qui n'a pas froid aux yeux. Il s'arrête une première (longue) fois en l'année 802.901 et découvre l'univers séduisants des très feignants "Eloï", élus chétifs et graciles... mais aussi l'envers du décor - sa face sombre (infiniment moins aimable) se nomme les Morlocks et vit sous terre au fond de puits couverts... Il y a dans l'art de conteur de Wells souvent une sorte de poésie naïve qui séduit toujours... Quelques exemples : le prototype de la Machine en modèle réduit qui disparaît à la clarté d'un feu de cheminée... La réalité qui tremblote dans une lumière blanche lorsqu'on accélère le voyage temporel... le Sphinx blanc sur son piédestal... La salle-dortoir des Eloï... la gratitude de Weena, la petite compagne de l'Explorateur... La fin de notre univers terrestre connu, bientôt rempli de créatures visqueuses et dangereuses sous le soleil qui se meurt...

Tout fait sens. Pérennité de cette oeuvre novatrice et visionnaire, y compris en ses "messages" subliminaux comme... "Méfions-nous de notre paresse !"

[2°] "The first Men in the Moon" (Les premiers hommes dans la Lune) - 1895

[3°] "The Island of Doctor Moreau" ("L'île du Docteur Moreau") est un cauchemar intégral, roman scindé en 14 chapitres - publié pour la première fois en volume en 1896. Cela commence comme le "Robinson Crusoë" de Daniel DAFOE ou l'excellent film existentialiste "Seul au Monde" de Robert ZEMECKIS... Proche en fait de "L'invention de Morel" d'Adolfo BIOY CASARES... car le "bon docteur Moreau" - sous ses dehors de bourgeois bien mis - est un allumé complet. Il est un plus qu'habile vivisecteur.... et peuple "son" île de ses animaux dénaturés. Cauchemar gluant dans lequel nous pataugeons avec le naufragé Edward Prendick, qui regretterait bientôt d'avoir survécu... L'acolyte Montgomery, alcoolique et parfaite figure de "raté" faisant le constat de l'échec de toute une existence quelques heures avant de mourir (on songe au personnage incarné par Humphrey Bogart dans "Le Trésor de la Sierra Madre" de John HUSTON), l'imperturbabilité et l'insensibilité d'un "Docteur" livré à lui-même, étirant les muscles d'un puma, d'un singe, d'un chien, d'un porc, d'une hyène, d'un taureau... pour en faire des êtres hybrides "humanisés" jusqu'à la bipédie et l' "intelligence" craintive... On se souviendra longtemps du mantra, effarant, de "La Loi" que les Créatures psalmodient la nuit dans leur village de huttes situé au fond d'un ravin... Une réussite romanesque foudroyante pour laquelle un littérateur aurait été "brûlé vif" dans les siècles précédents - comme nous le rappelle sans exagérations Francis Lacassin. Il est d'ailleurs étonnant qu'un célèbre romancier du Monstrueux comme Howard-Philips LOVECRAFT (1890-1937) - contemporain de Wells - n'y fasse pas allusion dans son célèbre essai "Epouvante et surnaturel en littérature"...

[4°] "The Invisible Man" ("L'homme invisible") - 1897

[5°] "A Story of the Days to Come" ("Une histoire des temps à venir") - 1897

[6°] "The War of the Worlds" ("La guerre des mondes") - 1898

[7°] "Men like Gods" ("M. Barnstaple chez les hommes-dieux") - 1923

[ATTENTION, TRAVAUX !!!! VASTE ARTICLE ENCORE EN CONSTRUCTION - PATIENCE !!!]

[*] à peu près le prix d'un Machin branchouille d'auteur goncourtisé, oublié dans deux décennies...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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