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Critiques filtrées sur 3 étoiles  


L'an dernier Florence m'a proposé de découvrir son premier roman. J'ai beaucoup apprécié sa plume, sa sensibilité, son regard sur la banlieue. Ce deuxième opus est très différent, beaucoup plus sombre. Je pense qu'on peut le qualifier de roman d'anticipation, un genre que je n'ai pas l'habitude de lire.

Nous sommes à Pointland, un pays imaginaire non situé dans le temps mais qu'on imagine forcément dans le futur. Tzega et Valmir évoluent dans une société hyper normée, contrôlée, dirigé par un parti totalitaire. Comme tous leurs concitoyens, ils sont obnubilés par les points sur leur montre. En fonction de leurs actions, du respect ou non des règles, leur nombre de point augmente ou descend en flèche. C'est un pays où la liberté individuelle n'existe plus, ou la moindre fantaisie est bannie. Ou des caméras contrôlent vos vies.

Alors que Tzega voit son quotidien bouleversé suite à un événement capillaire mineure, Valmir se sent lui en sécurité en tant que fonctionnaire du parti, animé par une grande ambition.

Le récit est bien écrit, la réflexion sur les dérives d'une société de plus en plus normée et individualiste intéressante. Toutefois j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. le compte-rendu de leur quotidien très détaillé m'a parfois fait décrocher. Heureusement, la fin donne un peu plus de rythme au récit grâce à quelques rebondissements, assez prévisibles prévisibles.

Je pense que ce roman plaira aux fans du genre. La mécanique de l'endoctrinement est bien analysée. A titre personnel, je l'ai trouvé très pessimiste, suscitant peu d'émotion. Un genre de lecture qui ne me correspond pas.
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À Pointland, les citoyens vivent l'oeil rivé à leur montre, non pas pour connaître l'heure mais pour être fixés sur le (dé)compte de leurs points, lequel est directement indexé sur leur comportement. Les actions du quotidien en font monter ou baisser le niveau et mieux vaut ne pas descendre en-dessous d'un certain seuil. Dans ce contexte, Pointland nous fait suivre les mésaventures de deux personnages confrontés malgré eux aux limites de ce fonctionnement. le premier, Tséga, une jeune femme sans histoire qui rêvait de se teindre les cheveux en bleu, vient de céder à cette simple excentricité capillaire. le second, Valmir, un fonctionnaire qui possède un nombre confortable de points, respecte le dogme à la lettre et n'hésite pas à dénoncer ceux qui s'en écartent, pourrait bien être en train de pêcher par excès de zèle. Tous les deux, chacun de son côté et pour des raisons différentes, s'apprêtent à sortir du droit chemin.

En matière de dystopie, il m'arrive de me demander si tout n'a pas déjà été imaginé. Et, effectivement, en ouvrant le roman de Florence Wells, c'est son aspect convenu - pour ne pas dire formaté - qui risque de frapper le lecteur biberonné aux récits de sociétés totalitaires. Ici, le concept est pour le moins académique : entre la dictature règlementée, ses caméras et sa censure ou encore son système tentaculaire, tous les clichés répondent à l'appel - jusqu'à la fameuse légende éculée d'une terre de liberté ! Mais une fois qu'il a accepté ce décor et, surtout, une fois familier avec les protagonistes, le lecteur entre dans une trame fluide, cohérente et accrocheuse. Alors, la construction syncopée propose une alternance de points de vue et, en introduisant des personnages secondaires qui bousculent la perspective et la place de nos héros malmenés, l'autrice met en évidence des injustices qui peuvent difficilement laisser de marbre. Par conséquent, le destin des protagonistes invite à réfléchir à quelques concepts politiques et philosophiques, à commencer par celui de libre arbitre.

Le roman ne brille donc pas par sa grande originalité - c'est dit. Il faut toutefois lui reconnaître des intentions louables. Celles-ci ne sont pas très novatrices et sans doute formalisées avec peu de subtilité, mais elles sont salutaires dans notre société du contrôle et à notre époque de la surveillance accrue. Ainsi, les occasions de rappeler que les libertés acquises se défendent, que les inégalités ne se creusent pas sans raison et qu'il est du devoir de chacun de refuser l'inacceptable sont-elles toujours bonnes à prendre, en particulier lorsqu'elles sont disséminées dans un roman qui, malgré ses défauts et ses maladresses, offre un indéniable plaisir de lecture.

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