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Critique de Sachenka


Lena passe son temps entre Montréal, sa ville d'adoption, et Prague, où elle a vécu dans sa jeunesse. Plusieurs souvenirs l'assaillent. Son père Stanislaw Lewicki y était attaché d'ambassade dans les années 1950 pour le compte de la Pologne. Sa mère Eufrozyna et sa grand-mère Anna font également partie de cette jeunesse dorée. La servante Maria qui préparait les sandwichs les plus artistiques et délicieux. Les réceptions à l'ambassade de France, les soupers entre amis, la culture, la musique, etc. Et puis Victor, l'ami du père…

Les souvenirs s'y mélangent. C'est un peu la recette de l'auteure Tecia Werbowski et, avec cette nouvelle « Prague, hier et toujours », elle n'y déroge pas. Oui, ces souvenirs de jeunesse, mais aussi ceux des autres, des adultes qui l'entourent. Stanislaw et Victor ont beaucoup en commun. Ils sont polonais, ils ont vécu la Seconde guerre mondiale et y ont survécu. Ils ont aussi aimé tous les deux Eufrozyna…

Toujours pendant les années 1950, Lewicki fut soupçonné de vouloir traverser à l'Ouest. N'est-il pas proche de l'ambassadeur français ? N'a-t-il pas trouvé une dame pour enseigner la langue de Molière à sa fille ? Si les soupçons sont écartés, finalement, les doutes persistent. Des deux côtés, d'ailleurs. le père restera cantonné à des postes sans importance et la famille de Lena se demande qui a pu mettre la puce aux oreilles des autorités soviétiques. Surement un proche, tant certains détails étaient précis.

Avec les années, Lena prend de l'âge, perd ses parents, fait des études et se trouve du travail dans le théâtre des marionnettes. Puis elle déménage à Vienne et à Montréal. Beaucoup plus tard, lorsqu'elle retourne à Prague – après tout, on ne peut l'ignorer, il faut y retourner, encore et toujours ! –, elle retrouve Victor, les deux ont beaucoup à se dire, à rattrapper, des souvenirs à se raconter.

Tecia Werbowski maitrise l'art de la nouvelle. Quand on a terminé ses petits bijoux littéraires, souvent de moins de cent pages, on se sent bien. Brièvement, on se dit qu'on aurait souhaité en savoir plus, qu'on aurait continué cette lecture, mais aussitôt on se ressaisit. Après tout, l'auteure a bouclé la boucle, a fait le tour de son histoire. Qu'y aurait-il de plus à ajouter ? Et puis je me dis que plusieurs autres écrivains devraient suivre son exemple et aller à l'essentiel. Concision, beauté, lyrisme, évanescence, voyages…
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