AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Hulot


Hulot
04 décembre 2022
Une parodie de procès et de justice

Pour commencer, l'acte d'accusation : Pétain est accusé d'avoir demandé l'armistice et d'une éventuelle participation à la Cagoule (?).
Rien sur la collaboration, les déportations et les assassinats de la milice.
Il faut dire que question déportation, le procureur, qui a prêté serment à Pétain comme toute l'institution judiciaire, faisait partie de la commission de révision des naturalisations pendant l'occupation et a, ainsi, fait déporter plus de 7000 personnes...


Les témoins de l'accusation, ensuite.
Normalement à charge, ces hommes, pour la plupart d'anciens politiques, sont plus préoccupés de sauver leur honneur que d'accuser le Maréchal. Seul Léon Blum osera mais il sera raillé car selon les autres témoins, cela lui est facile car il n'était pas au pouvoir en 1940, pas plus qu'en 1945.
Seuls deux anciens déportés oseront porter des accusations graves contre l'accusé.


Viennent ensuite les témoins de la défense.
Du grand guignolesque. On a droit à tout : Pétain ne savait pas, il fut trahi par son entourage, il jouait un double jeu, il fut le plus grand résistant. Comme le brocardera Léon Werth, à les écouter, l'armée secrète du Maréchal a débarqué en Normandie et ensuite délivré la France...

Arrive un invité non prévu : Laval. Ce dernier devrait, comme l'espère l'auteur, réveiller un peu ce procès mais là encore, que de flagornerie et pour finir, Pétain et Laval ont sauvé la France selon ce dernier.


Le réquisitoire : on ne peut plus simple.
Pétain est accusé d'avoir sali l'honneur de la France en demandant l'armistice. C'est là où est la trahison, sa seule faute, pas dans la collaboration, ni dans les déportations...


Léon Werth transcrit chaque jour ce procès pour la revue "Résistance". Il le fait dans son style particulier fait de beaucoup d'ironie, de colère parfois mais aussi avec de l'ennui devant ce spectacle lamentable. Il en arrive à oublier les élucubrations de ce procès pour se concentrer sur la personnalité du Maréchal et ses signes ou non d'agacement, ses petites siestes mais aussi ses petites manipulations.
Un petit livre qui rend bien l'état d'esprit de ce procès ainsi que de celui de l'auteur.


Ah, j'oubliais, le verdict : la peine de mort mais attention, sans intention de la donner... Puisque le tribunal préconise la non application de la sentence et s'en remet à la grâce présidentielle. La suite, vous la connaissez.
Commenter  J’apprécie          368



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}