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Critique de Cialanma


Lorsqu'on parle des procès de Moscou, des purges, du Goulag viennent souvent à l'esprit l'idée et/ou l'image d'une machine répressive qui s'est abattue sur certaines catégories de la population soviétique. En premier lieu les intellectuels, médecins et autres militaires gradés. Dans son ouvrage, Nicolas Werth analyse cette machine répressive et l'ordre 00447 dans le détail et rétablit une vérité historique plus large : Staline a réprimé dans les exécutions et la déportation au Goulag TOUTE sa population, TOUT le peuple soviétique. Il s'est arrangé pour élimer les révolutionnaires de la 1ère heure, compagnons de route de Lénine pour certains, il a décimé l'Etat major de l'armée rouge car trop lié à Trotski, il a martyrisé les paysans, il a éliminé les bourreaux de ses purges pour pouvoir réécrire à l'infini SON histoire de l'URSS etc...etc Et il s'en est aussi pris aux braves bougres, aux mères de familles, aux pères, aux enfants, à l'ivrogne, à la marchande...à Monsieur et Madame Tout le Monde. Pourquoi ? D'aucuns avanceront une paranoïa aiguë, ce qui n'est pas faux, d'autres parleront d'asseoir son pouvoir en terrorisant, ce qui n'est pas faux non plus. Nicolas Werth nous montre aussi des calculs politiques, sociaux très bien réfléchis par Staline. Une forme de mépris aussi pour les Autres, de l'amusement à faire peur et à terroriser jusqu'à la mort . Un moyen très maîtrisé par Staline pour étendre son pouvoir et sa domination. On pourrait en citer d'autres. Et le pire c'est que Staline a réussi. Personne pour lui résister au point de trouver normal voire de faire une course à la performance dans le meurtre de masse pour plaire, pour être du cercle. A travers une étude des archives, une recherche fine et détaillée, Nicolas Werth nous raconte des parcours fatals, dramatiques de petites gens, littéralement trucidés par la volonté d'un homme et la peur et une forme de jouissance d'une poignée d'autres.
Alors ce n'est pas un roman mais bien un livre d'histoire donc pas d'effets de style ni d'effets scénaristiques dramatiques. Des archives, une analyse, une contextualisation, donc le livre peut paraître froid et assez ardu. Mais un livre sur la répression stalinienne tout à fait abordable.
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