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Critique de lafilledepassage


Isabelle, petite fille, rêvait de Chine … comme moi.
Isabelle, petite fille, rêvait de théâtre … comme moi.
Isabelle, petite fille, rêvait de devenir auteure … comme moi.

Bon, à l'heure des bilans, force est de constater qu'Isabelle a été plus douée, plus chanceuse, plus déterminée, plus téméraire, plus pugnace que moi. Ainsi va la vie !

Alors Isabelle nous invite à suivre ses aventures en Chine, à travers ses portraits. La Chine, ce pays où le selfie est un sport national, on trouve même des parcs d'attraction où des pièces sont aménagées spécialement pour se faire des selfies, dans des décors de rêve ou fantastiques … Pas vraiment étonnant dans ce pays à la pointe de la modernité (dans les grandes villes), et où chaque enfant est, non pas un enfant-roi, mais un enfant-empereur. Carrément.

Je vous rassure : dans ce récit il est surtout question de la Chine, des sensations et émotions qu'elle provoque. Bien sûr c'est avant tout un témoignage, et donc ça reste assez subjectif, mais au final il est très peu question de la petite vie d'Isabelle. Tant mieux pour les amoureux et les curieux de la Chine.

Wéry dresse donc un portrait tout en odeurs (dont celle des fruits de gingko écrasés au sol. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle, les autres, allez donc le découvrir dans ce récit !), en musiques, en couleurs, en goût (ah sa description de la cuisine chinoise, notamment des légumes) et en touchers (les fabuleux massages de Madame Ma) de cette Chine qui continue à me faire fantasmer (des restes de Marguerite Duras, je pense, et de certains films vus et revus et re-revus à l'adolescence ….pendant qu'Isabelle, elle, étudiait ses textes, planchait sur ses poèmes). C'est un portrait sans concession (je pense) où on rencontre une Chine moderne, le pays de nouveaux-riches qui s'habillent avec mauvais goût, de jeunes technocrates formatés et égocentrés. Un pays pollué, bruyant, homophobe et encore sous la coupe des mafias. Mais surtout un pays où la censure étouffe tout débat et brime la créativité des artistes. Bref un pays tout en contradiction.

Le style de Wéry est comme à son habitude, inventif et truffé de néologismes et de belgicismes, un style truculent, jovial et surtout oral …

Alors : l'écriture, un art de l'image mais aussi un art de la musique. Et vous en faites une très belle démonstration, une fois de plus, Madame Wéry.
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