AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 28 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici mon premier coup de coeur de 2024 ! Une saga incroyable en moins de 300 pages, d'une intensité tout aussi incroyable et qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin, un peu trop rapide d'ailleurs !

Dorothy West était une écrivaine afro-américaine, devenue une des figures de proue du mouvement culturel Renaissance de Harlem qui se développa entre les deux guerres. Ce roman est son dernier roman, paru en 1996 alors qu'elle avait déjà 88 ans.

L'autrice raconte l'essor de la bourgeoisie noire et métisse avec ses travers et son snobisme qui la pousse à des comportements qui ne diffèrent pas de ceux des blancs dans la vie quotidienne.

Elle a choisi de remonter jusqu'au racines de la famille Coles dont le mariage de Shelby doit se dérouler à Martha's vineyard, où elle-même passait ses vacances d'enfant. Elle alterne les deux temporalités en commençant par l'émancipation des esclaves, jusqu'au présent, en passant par les premiers mariages interraciaux qui ont suscité des schismes tout comme celui de Shelby avec un blanc pourra le faire.

Une multitude de personnages orbitent à toutes les époques, suffisamment développés par Dorothy West pour être appréciés ou détestés. Tout y est : l'humour et la dérision ; la tendresse et la violence. Ce roman est surtout une fabuleuse peinture sociale totalement inconnue de notre culture.

Sa lecture fut comme un tourbillon de soleil et de visages !

#DorothyWest #NetGalleyFrance

Challenge 50 Objets 2023/2024
Challenge Plumes Féminines 2024
Challenge Héroïnes 2023/2024
Challenge Multi-Défis 2024
Commenter  J’apprécie          347
Dorothy West, figure féminine du mouvement d'entre-deux guerres de la Renaissance Noire de Harlem, aura pris son temps avant de sauter le pas avec son roman le Mariage et de mettre ainsi fin à près de trente longues années de fiançailles.

Elle nous plonge ici au coeur d'une saga familiale aux ramifications hors du commun, dans laquelle le lecteur aura plaisir à louvoyer entre les différents portraits des membres d'une famille haute en couleur (et ce n'est rien de le dire), tous réunis autour d'une grande occasion qui signera l'aboutissement ultime pour certains et le désaveu pour d'autres. le défilé millimétré de ces êtres d'ébène, de noisette, de miel ou parfois simplement « mal blanchis » est orchestré telle une sorte de contreplongée qui tend à dérouter nos idées occidentales et conceptions biens établies, pétries de bonne morale et de bien-pensance en laissant planer le mystère sur les aspérités de chacun des protagonistes.

Le roman est d'une densité incroyable et mérite toute notre attention, certains pavés ont déjà été engloutis avec bien plus de rapidité. On s'attarde sur l'écriture puissante et presque lyrique de Dorothy West qui ne s'encombre d'aucun superflu et fait mouche à chaque ligne. L'araignée prodigieuse tisse son récit avec finesse, signant ici une toile de maitre, en enchevêtrant les tableaux de ces instants de vie à merveille et remontant le fil des origines de cette famille extraordinaire, véritable berceau d'une nature laborantine qui s'est amusée à enfanter ses plus beaux spécimens.

Aux heures encore jeunes de l'abolition, c'est avec un verbe percutant et sans concession qu'elle couche sur papier le meilleur et l'absurdité de la race humaine face à la gestion de l'émancipation d'un peuple qui se trouve sans cesse tiraillé entre deux pôles, à l'instar du Nord et de ses promesses de grandeur et d'accomplissement, et du Sud dont la cruauté des crimes perpétrés n'a d'égale que la douceur et la beauté de ses paysages. Elle met en lumière avec intelligence le déchirement de ce peuple en quête de liberté bien souvent égaré dans les concepts et us et coutumes de ses anciens oppresseurs, et qui, en voulant rafler sa part du gâteau, tombe presque inéluctablement dans les pièges de ce fossoyeur de l'humanité, reproduisant à l'envi ses schémas abjects et imbéciles.

Mais l'heure est à la jeunesse et aux promesses d'espoir et comme conclut si bien l'auteure : à la fin, la couleur s'efface pour ne laisser place qu'à la seule vérité, celle du coeur.

Un immense merci aux Editions Belfond et à NetGalley pour l'envoi de ce chef-d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          30

Lecteurs (73) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1433 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}