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Critique de Fontenella


Dans son introduction, l'auteure rappelle la quasi-totalité des directeurs de maisons de retraite des Pays de la Loire avait écrit au président Emmanuel Macron pour l'alerter sur la situation critique de leur établissement du point de vue des tâches écrasantes confiées au personnel, ce qui n'est évidemment pas sans conséquences pour les résidents. Selon Ingrid Westercamp « le respect des rythmes de l'usager, l'individualisation des accompagnements, la posture éthique, toutes ces choses que l'on assène pendant les formatons (…), préalables à tout engagement dans le champ médical et le champ médico-social, sont-elles condamnées à disparaître ? (…) L'accueil réduit aux soins d'hygiène et aux soins médicaux … Et même ceux-là sont parfois conditionnels. Bilan : le secteur est non seulement ébranlé mais suspecté. Les maltraitances institutionnelles ne sont plus isolées, elles se démultiplient et se banalisent » (page 16).

Elle note que parmi les 15 mesures pour les EHPAD et l'aide à domicile, il y a l'idée d'infirmière mutualisée entre plusieurs établissements, et ajoute que cet objectif se traduira par une méconnaissance des résidents (vu leur grand nombre), un « prérequis à la maltraitance » (page 18).

À l'heure où fleurit le mot "care", on se réjouit que l'auteure parle de bientraitrance, elle aurait pu parler de sollicitude. En panne d'idéologie, on sait d'ailleurs que des figures du socialisme français, telle Martine Aubry ont repris à leur compte certains aspects des développements du "care". Paulette Guinchard- Kunstler, issue de la Jeunesse agricole chrétienne, député du Doubs aux alentours de l'an 2000 et secrétaire d'État aux personnes âgées de 2001 à 2002, nommée à la tête de la Fondation de gérontologie en 2013, pose une question dans "Mieux vivre la vieillesse - 100 Réponses aux questions des personnes âgées et de leur entourage ", un ouvrage paru aux Éditions de l'Atelier 2006. Ceci dans ces termes : « Dans nos sociétés où la crédibilité de l'action politique est remise en cause, l'éthique du care, de la sollicitude débordant de la sphère privée du soin, peut-elle être un nouveau moteur pour un projet politique, pour un projet de société ? ».

Le plan permet tant de faire le tour de la question que de proposer un prolongement. Les grands axes de ce que devrait être cette culture de la bientraitance sont bien vulgarisés. Après ce volet concret, est proposée une réflexion un peu philosophique puis des ouvertures quelque peu psychologiques ou psychosociales. On retiendra que pour l'auteure les questions de santé ne relèvent pas seulement de dispositifs médicaux au sens strict (médicaments ou chirurgie).

On sait combien la maladie d'Alzheimer est une affection qui a nombre de conséquences chez les patients et les familles, c'est donc autour de celle-ci qu'est avancée une série de dispositifs destinés à améliorer le vécu des personnes atteintes par cela. le dernier chapitre évoque le fonctionnement d'environnements adaptés à ces dernières ; sur les quatre cas exposés, l'un se situe en France et particulièrement à Dax. Il a été porté politiquement par Henri Emmanuelli qui n'en a jamais vu la réalisation puisque son ouverture se fera plusieurs années après sa mort (voir https://villagealzheimer.landes.fr/).
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