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Critique de encoredunoir


Dans les dernières années de sa vie, Donald Westlake n'a pas réduit sa production, bien au contraire, elle très dense : du Dortmunder, du Parker, des one-shots qui ressemblent beaucoup à des Dortmunder… Et le fait est que cette frénésie éditoriale finit pas se faire sentir.

Dans ce volet de la série, Dortmunder et ses acolytes habituels sont contactés par un ancien compagnon de cellule d'Andy Kelp. Chester était bien parti pour se réinsérer grâce à un emploi de chauffeur pour le millionnaire Monroe Hall. Malheureusement, ce dernier, mis en cause dans un scandale financier qui a ruiné des milliers d'actionnaires, est non seulement devenu un paria mais a aussi était sommé de ne plus fréquenté de repris de justice. Au chômage, Chester, qui a peu apprécié la manière dont Hall l'a congédié propose donc à la bande de Dortmunder de dérober les voitures de collection du riche homme d'affaires.

Il est clair, dès le début de l'ouvrage, que Westlake s'en donne à coeur joie. Il accumule les portraits au vitriol (du détestable et immature Hall, de ses actionnaires assoiffés de vengeance, des syndicalistes revanchards, du prof de fitness narcissique…) et lance plusieurs fils narratifs dont on devine qu'ils s'emmêleront à un moment ou un autre pour un final loufoque. Et puis il y a le plan fantastique de Dortmunder : faire embaucher toute l'équipe par un Hall désespérément en recherche de personnel pour remonter les coucous de sa collection de pendules où le conduire. Stan Murch sera bien entendu chauffeur, Tiny Bulcher gardien, Andy Kelp secrétaire particulier, et Dortmunder… majordome, à son grand désarroi : « Si on fait pas le casse ce soir, dit Dortmunder, vous savez ce qu'on aura fait pendant trois jours ? On aura travaillé ». Tout cela grâce à de fausses identités fournies par un hilarant agent secret et qui sont moins chères car elles ont déjà servi et pourraient notamment avoir été utilisées par des personnes que d'autres voudraient éliminer.

Voilà donc toute une série de situations entremêlés et prometteuses. D'ailleurs, les deux premiers tiers du roman, quasiment sans temps mort, constituent un véritable petit bijou d'humour. Malheureusement, la dernière partie du livre se trouve un bon niveau en dessous, comme si Westlake avait bâclé son travail pour pouvoir rendre son manuscrit à l'heure. Alors que l'aventure devrait véritablement commencer, que Dortmunder et ses complices s'adaptent à des rythmes bien différents à leurs postes et attendent le moment propice pour leur casse, tout se précipite et, là où l'on attend un travail d'orfèvre de la part de l'auteur, on a la désagréable impression de lire un brouillon un peu amélioré destiné à clore l'aventure en vitesse. le soufflé retombe et laisse un gout d'inachevé au lecteur qui s'était laissé embarquer avec plaisir.
Au final, voilà un roman bancal, avec une longue première partie farfelue à souhait qui mérite à elle seule le détour, et un final quelque peu saboté. Dommage quand même.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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