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Critique de Lazare404


Les Mille Noms est le premier tome de la pentalogie La Campagne des Ombres (The Shadow Campaigns en VO, le pluriel s'est perdu pendant la trad).

Le roman se présente comme une réinvention de la Campagne d'Egypte de 1798 de Bonaparte, mais dans un monde imaginaire et imaginé.

Le Khandar (l'Egypte pour faire très simple), colonie/protectorat du royaume de Vordan (la France pour faire très simple même si certains éléments font aussi penser à l'Angleterre) s'est rebellé suite aux incitations d'une bandes de prêtres fanatiques. le 1er régiment d'infanterie coloniale chargé de maintenir l'ordre s'est fait botter les fesses et passe désormais son temps retranché dans un fort à l'autre bout du pays, en attendant les navires de la Couronne pour pouvoir rentrer chez eux.

Mais lorsque les navires arrivent, amenant de nouvelles recrues, des armes, des munitions et surtout un nouveau colonel, le 1er colonial a la surprise d'apprendre qu'au lieu de plier bagage, ordre leur est donné de reprendre le contrôle du Khandar. Et avec un régiment composé pour moitié des pires rebuts de l'armée et pour autre moitié de bleusailles à peines entrainées, autant dire que ça va être coton.

Cependant le régiment a un atout de taille: son nouveau colonel, le comte Janus bet Vhalnich, qui semble étrangement déterminé à accomplir sa mission et qui est certain de réussir.

Le récit est raconté à travers les yeux de deux personnages:

- Winter Inherglass, jeune femme qui, pour échapper à son passé, s'est engagée dans l'armée et se fait passer pour un homme. Elle se retrouve promue sergent, ce qui va la forcer à s'intégrer dans l'unité et lui donner des responsabilités.

- Marcus d'Ivoire, capitaine du 1er bataillon, personnage plus attachant que Winter, qui servira d'aide de camp et de conseiller au nouveau colonel.

On a donc le point de vue des officiers et des hommes de troupes, ce qui permet de connaitre les sentiments des soldats/ du commandement sur le déroulé de la campagne et de raconter les batailles en opposant le point de vue de ceux en première ligne et ceux qui donnent les ordres depuis l'arrière.

En plus de cela on s'intéresse à Janus, bien qu'on ne voit jamais les choses de son point de vue. Il reste cependant le personnage le plus intéressant du livre.

Malgré un début un peu mou, le roman trouve son rythme dépassé une petite centaine de pages, et on est embarqué dans une marche à travers le Khandar alors que les ennuis s'accumulent sur la route. le tout fonctionne plutôt bien, sans atteindre le niveau de tension et d'epicness de la retraite de Tamas dans The Crimson Campaign.

Comme le roman va crescendo, c'est surtout la dernière partie qui apporte de la tension dans un récit qui, sinon, prend son temps. On a également le droit à une pléthore de situations diverses et variées, ce qui permet de compenser, un peu, le manque de rythme initial.

Par contre l'auteur insiste beaucoup, beaucoup sur la stratégie et c'est plutôt cool, on a donc des formations en carré, une utilisation inventive de l'artillerie (style 13 vendémiaire) et des techniques qui sont propres aux ennemis que le 1er colonial affronte.

A peine mentionnée au début, la magie prend peu à peu de l'importance avec la quête des Mille Noms (qui donne son titre au livre), l'intervention d'un personnage indigène possédant des pouvoirs magiques, et une révélation de dernière minute.
Le roman exploite des thèmes intéressants: les excès de la religion, le colonialisme, la place des femmes dans l'armée, mais reste un peu trop en surface.

C'est donc en définitive un roman de Flintlock Fantasy militaire très sympathique mais qui reste un cran en dessous des Poudremages de Brian McClellan.

Sinon un mot sur la hiérarchie militaire Vordanai: les lieutenants commandent des compagnies et les capitaines des bataillons ? C'est très bizarre comme choix de ne pas avoir inclus de commandants/chefs de bataillon, tout comme le fait pour le colonel (noble qui plus est) de ne pas avoir d'aide de camp attitré.

Et comme pour les Poudremages, Les Mille Noms ayant aussi été édité par Panini, on peut se brosser pour avoir la suite.
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