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Critique de Philemont


Avec La sorcière de la forêt, T.H. WHITE poursuit sa relecture du cycle arthurien tel que compilé par Thomas MALORY.
L'enfance d'Arthur a pris fin lorsqu'il a saisi Excalibur, l'épée dans la pierre. Mais le royaume doit encore être conquis, ce qui passe par la soumission des royaumes Gaëls, notamment les Orcades où vivent Morcade, femme du Roi Lot et demi-soeur d'Arthur, et ses quatre fils, dont l'aîné est Gauvain. Si cette famille est pour le moins belliqueuse à l'égard d'Arthur, ce dernier, secondé par Merlin, entrevoit l'idée de la Table Ronde autour de laquelle aucun Chevalier ne serait au-dessus des autres. Il faudra pourtant une bataille et un enfant incestueux pour rapprocher les deux clans.
Si WHITE avait choisi la fable pour la forme du premier volume de sa Quête du Roi Arthur, il passe à la farce pour le deuxième. Il prend en effet très largement ses distances par rapport au mythe de la Chevalerie et ridiculise sans état d'âme la celtitude du clan des Orcades. Ce sont même tous les nationalismes, sans exception, qu'il brocarde, à l'instar de l'enseignement de Merlin : " La destinée de l'Homme, c'est de s'unir, et non pas de se diviser. Si l'on ne cesse de se diviser, on finit par être une collection de singes, perchés chacun sur son arbre, qui se jettent des noix à la tête ". Bien entendu, il est une fois de plus nécessaire d'analyser cela au regard du contexte politique de l'édition originale du roman (1939).
Notons aussi que l'auteur situe son intrigue au XIIème siècle, et non au Vème comme il est communément admis dans le cycle arthurien. Cela lui permet de s'affranchir de la thématique religieuse, le christianisme étant bel et bien implanté définitivement dans le Royaume de Bretagne, pour ne se préoccuper que de la thématique politique.
Comme dans le premier tome du cycle donc, la légèreté de l'oeuvre n'est qu'apparente et dissimule une condamnation sarcastique et sans appel d'une doctrine politicienne qui n'en finit pas de faire des ravages encore aujourd'hui.
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