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Critique de MonsieurLoup


Delcourt propose dans un beau grand format un comic / roman graphique d'auteurs britanniques très peu connus – Benjamin Read au scénario, Chris Wildgoose aux dessins – issus de Improper Books, studio indépendant qu'ils ont fondé eux-mêmes pour pouvoir raconter les histoires dont ils avaient envie. Porcelaine est leur première réalisation grand format.

Si la quatrième de couverture évoque Charles Dickens et Lewis Carroll, on quitte rapidement la dure réalité sociale qui caractérise le premier pour plonger dans un conte fantastique victorien, au milieu d'un microcosme presque steampunk où la porcelaine aurait remplacé le cuivre.
Automates, chiens de porcelaine, arbres du même blanc fragile, runes et vernis alchimiques, esprits maléfiques, tout se côtoie dans un univers cohérent et baigne dans une ambiance merveilleuse, poétique, où l'étrange et l'inquiétant affleurent cependant toujours.
Fascinant, et ce même si le récit s'avère parfois un peu prévisible notamment dans des dénouements censés être importants, le charme opère du début à la fin. Et ce, pas seulement grâce à son univers.
En effet, les personnages sont un autre des points forts de l'album. À commencer par Gamine, remarquablement bien écrite et caractérisée : à la fois attachante, touchante, faisant montre d'une répartie hilarante, avec néanmoins ce petit rien d'agaçant qu'ont parfois les enfants. Et quoi de mieux pour répondre à ce fort caractère qu'un porcelainier tout aussi bien traité, aimable, charmeur, pathétique ou effrayant. Les personnages secondaires, moins présents, sont toutefois toujours bien campés. On a affaire à des êtres vivants, crédibles, dans toute leur complexité.
Benjamin Read déroule son histoire tout en fluidité, dans une narration accessible et agréable.

Si le grand format n'est pas le plus pratique à transporter, ce sont nos rétines qui remercient les éditeurs, tant les dessins sont d'une beauté hallucinante. Un sans faute ! Tant dans les décors magistraux que dans les personnages tous bien distincts et charismatiques à leur façon, comme les divers automates, crédibles, réalistes, mélanges de beauté délicate et d'un quelque chose inquiétant. L'univers graphique est soigné, rehaussé par les sublimes couleurs d'André May, en parfaite harmonie avec les dessins et les ambiances tout au long du récit.
L'ouvrage est complété par des pages bonus appréciables composées d'un carnet de croquis et des recherches graphiques annotées d'explications de Chris Wildgoose.

Un très bel ouvrage, plaisant et convaincant, bien écrit et remarquablement mis en images, qui rend extrêmement curieux de voir ce qui nous sera proposé dans le tome suivant.
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