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Critique de Emylit23


Tout d'abord, merci à Massot Éditions et à Babelio pour l'envoi de ce roman graphique.
Trajectoire de femme est un roman graphique lu dans le cadre d'une masse critique.
Ce roman autobiographique raconte la trajectoire difficile de l'autrice et comment elle a pu s'en sortir. La première relation sexuelle d'Erin se passe sous l'influence de l'alcool, les suivantes aussi ainsi que son viol. Elle boit trop, elle oublie, elle culpabilise… jusqu'au jour où elle décide de ne plus boire. Elle reprend des études en sciences, participe à des réunions AA, se trouve des hobbies et décide de devenir mère.
Erin nous parle de son alcoolisme, son rapport aux hommes, ses relations sexuelles, le regard des hommes posés sur elle, du pouvoir patriarcal, de sa culpabilité, de sa relation à son corps,…
J'ai lu deux fois ce roman graphique. Il me fallait le digérer et le lire de manière plus objective sans me laisser trop influencée par la manière assez crue parfois de nous relater son histoire.
Ce roman, découpé sous forme de périodes de la journée ( « se préparer » , « sortir le chien », « en attendant le train », « à bord du train », … ) retrace les souvenirs, les impressions d'Erin sur sa vie d'avant et d'aujourd'hui. Ce roman féministe m'a fait réfléchir sur qui je suis en tant que femme, ai-je le même ressenti qu'elle… Je comprends les propos tenus par l'autrice, son point de vue mais il me manque dans ce roman graphique, un point de vue plus objectif sur les hommes. Certes, nous sommes dans une société où le patriarcat domine encore et toujours mais n'y-a-t-il aucun homme respectueux, bienveillant,… le féminisme oui mais pas un féminisme où les hommes sont exclus et ce roman me donne cette désagréable impression. Erin n'a-t-elle rencontré dans sa vie que des hommes qui ne l'ont jamais respectée? Nous ne le savons pas car elle n'en parle pas. Il m'a aussi manqué de l'empathie pour Erin mais pourquoi? Peut-être parce que le portrait qu'Erin dresse d'elle-même n'est pas tendre et parce qu'elle n'a pas d'empathie pour elle : « Je chéris ces souvenirs. Je les laisse hurler, gémir et me transpercer. Je n'ai pas appris à avoir de l'empathie pour moi. Seulement pour les autres. »
On sent une sorte de basculement quand Erin décide de ne plus boire et de devenir mère. Une certaine dureté dans le récit disparaît. Une forme d'apaisement…
J'ai beaucoup apprécié le dessin (principalement en noir et blanc) variant selon les propos tenus et renforçant ainsi l'histoire. Les pages colorées apportent un peu de douceur aussi.
Ce roman graphique nous amène à réfléchir sur nous-mêmes, sur qui nous sommes, sur nos relations sexuelles ou autres, sur la notion de consentement, … Découvrez-le!!

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