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Tout d'abord, merci à Massot Éditions et à Babelio pour l'envoi de ce roman graphique.
Trajectoire de femme est un roman graphique lu dans le cadre d'une masse critique.
Ce roman autobiographique raconte la trajectoire difficile de l'autrice et comment elle a pu s'en sortir. La première relation sexuelle d'Erin se passe sous l'influence de l'alcool, les suivantes aussi ainsi que son viol. Elle boit trop, elle oublie, elle culpabilise… jusqu'au jour où elle décide de ne plus boire. Elle reprend des études en sciences, participe à des réunions AA, se trouve des hobbies et décide de devenir mère.
Erin nous parle de son alcoolisme, son rapport aux hommes, ses relations sexuelles, le regard des hommes posés sur elle, du pouvoir patriarcal, de sa culpabilité, de sa relation à son corps,…
J'ai lu deux fois ce roman graphique. Il me fallait le digérer et le lire de manière plus objective sans me laisser trop influencée par la manière assez crue parfois de nous relater son histoire.
Ce roman, découpé sous forme de périodes de la journée ( « se préparer » , « sortir le chien », « en attendant le train », « à bord du train », … ) retrace les souvenirs, les impressions d'Erin sur sa vie d'avant et d'aujourd'hui. Ce roman féministe m'a fait réfléchir sur qui je suis en tant que femme, ai-je le même ressenti qu'elle… Je comprends les propos tenus par l'autrice, son point de vue mais il me manque dans ce roman graphique, un point de vue plus objectif sur les hommes. Certes, nous sommes dans une société où le patriarcat domine encore et toujours mais n'y-a-t-il aucun homme respectueux, bienveillant,… le féminisme oui mais pas un féminisme où les hommes sont exclus et ce roman me donne cette désagréable impression. Erin n'a-t-elle rencontré dans sa vie que des hommes qui ne l'ont jamais respectée? Nous ne le savons pas car elle n'en parle pas. Il m'a aussi manqué de l'empathie pour Erin mais pourquoi? Peut-être parce que le portrait qu'Erin dresse d'elle-même n'est pas tendre et parce qu'elle n'a pas d'empathie pour elle : « Je chéris ces souvenirs. Je les laisse hurler, gémir et me transpercer. Je n'ai pas appris à avoir de l'empathie pour moi. Seulement pour les autres. »
On sent une sorte de basculement quand Erin décide de ne plus boire et de devenir mère. Une certaine dureté dans le récit disparaît. Une forme d'apaisement…
J'ai beaucoup apprécié le dessin (principalement en noir et blanc) variant selon les propos tenus et renforçant ainsi l'histoire. Les pages colorées apportent un peu de douceur aussi.
Ce roman graphique nous amène à réfléchir sur nous-mêmes, sur qui nous sommes, sur nos relations sexuelles ou autres, sur la notion de consentement, … Découvrez-le!!

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Dans ce roman graphique qui prend la forme d'un journal de bord, Erin Williams raconte les réflexions qui la traversent, concernant son rapport compliqué avec les hommes et avec l'alcool, tout au long de ses journées, rythmées par ses trajets pendulaires quotidiens entre son travail et son domicile. Si l'exercice sonne, ainsi résumé, banal, il ne l'est pas du tout en ce qu'il offre le portrait complexe d'une femme en pleine résilience, à la confluence de plusieurs questions d'actualité (les zones grises du consentement ou le féminisme notamment).

Dès les premières pages du roman, on voit une jeune femme plutôt névrosée et à la confiance en soi en berne, qui se confie librement sur le paradoxe qui l'habite : une envie contradictoire de visibilité de la part des hommes, pourtant ressentie comme une (op)pression, et d'invisibilité, ressentie comme une souffrance. Car Erin a désespérément envie d'être vue comme elle est, et non pas comme un objet sexuel.

Erin est en effet profondément marquée par l'oppression patriarcale de la société (qu'elle retranscrit très bien par diverses anecdotes, du collègue incapable de remettre en cause sa vision de Freud – « beaucoup d'hommes préfèrent considérer les défaillances de leurs confrères comme le produit d'une époque plutôt que de reconnaître leur vision sectaire, qui a contribué à perpétuer des siècles d'oppression » – , aux innombrables pubs en ville qui semblent avoir absolument besoin d'une femme nue, ou tout simplement les regards masculins plus ou moins insistants lors de ses trajets en train) qui la ramène immanquablement aux multiples expériences traumatisantes qu'elle a vécues avec des hommes, à l'origine de son alcoolisme : « ma première relation sexuelle a été si horrible que je me soule avant chaque relation intime », l'ivresse lui permettant « de se dissocier de son corps dans l'acte sexuel », et ainsi, de survivre. Erin dévoile ainsi sans pudeur ses expériences traumatisantes (sa première fois n'a pas été vraiment consentie, la deuxième a été un viol…) la menant à si mal choisir ses partenaires (ou plutôt son absence de choix, ce qui permet de donner un éclairage pertinent sur les multiples zones grises du consentement), et de quelle manière en prendre conscience lui a permis de se sortir de cette addiction, avant de reprendre possession de son corps et d'en tirer autre chose par l'expérience de la maternité. C'est cru, direct, certaines expériences retranscrites m'ont mise particulièrement mal à l'aise, par leur teneur mais aussi parce que l'autrice nous l'envoie en pleine figure sans introduction, par l'emploi de splashs de couleur ou par un noir et blanc impactant ; son trait faussement mal-assuré renforçant cette impression ; mais c'est également un roman graphique plein de sensibilité, dessiné par une femme forte et décidée à prendre goût à la vie. Un incroyable exemple de résilience, grâce au féminisme qui l'a soutenue pendant tout ce trajet.

Merci aux éditions Massot et à Babélio pour cette masse critique graphique qui m'a permis de découvrir cette oeuvre à côté de laquelle je serais sûrement passée.
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Chaque jour, Erin prend son train de banlieue pour travailller à New York..Au cours d'un trajet, elle se remémore son passé, son intimité, commun à pas mal de femmes.

Des abus commis dans son enfance à ses histoires d'amour difficile, le trajet particulier d'Erin épouse ceux de multiples femmes victime de la toute puissance masculine .

Cette histoire à la fois intime et universelle interroge les contradictions des femmes, entre le désir de normalité et l'envie de répondre parfois au désir des hommes.

Ce roman graphique dense et ambitieux, touche par son graphisme moderne et classique à la fois, ce noir et blanc classieux pour illustrer le récit d'une renaissance particulièrement intense et vibrante.

Une BD sur un sujet d'actualité, souvent éprouvant tant l'autrice n'hésite pas à se mettre à nu qui arrive à toucher par son élan poétique et très sensible .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'écris cette critique dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Triggers warning, le livre abordes (de manière assez graphique/visuelle) : le viol, l'alcoolisme, l'auto-destruction, le sexe, des mots crus, l'accouchement, la maternité, les drogues, l'addiction, les traumatismes, la nudité...
Si vous êtes sensible a ces sujets, je vous déconseille de le lire, ou assurez vous de vous préparer avant..

Dans cette lecture graphique autobiographique, nous découvrons Erin qui va nous parler de son expérience vis a vis des hommes, mais aussi sont rapport au sexe, aux relations, a l'alcool, et a la grossesse/maternité..

Au début, j'ai eu un peu de mal a m'y mettre, tout semblait décousu, mais finalement, en avançant, tout prenait sens, et j'ai commencé a vraiment apprécié la lecture !

L'autrice nous parle des aventures qu'elle a eu, sa phase d'auto-destruction suite a des évènements traumatiques qui lui on fait croire qu'elle n'avait de la valeur qu'en s'offrant sexuellement, et qui tente au maximum d'oublier, de s'effacer.. Tout en voulant a tout prix rester visible, désirable..

Elle va donc aborder ses différentes relations avec des hommes, nous parler de ses peurs, son vécu, ses expériences, pour à la fin, nous parler du déclic qu'elle a eu, comment tout a soudainement évolué quand la honte a commencé a changer de camp, comme la sororité l'a aidé a avancer...


Bref, au niveau graphique, c'est pas incroyable, comme dessiné sur Paint, en noir et blanc, MAIS, ce n'est pas vraiment un problème, parce qu'au final, ça sert assez le propos ! Donc si vous cherchez des dessins magnifiques, passez votre chemin.. Mais si vous cherchez un livre fort et que le style graphique ne vous gène pas, vous pouvez y aller les yeux fermer ^^

En résume : Stylé graphique pas tip top, mais qui sert le propos, propos très fort, mais un peu difficile a appréhender au début, la lecture se facilite un peu par la suite, mais ça reste une lecture très difficile de par ses thèmes abordés (surtout de manière visuelle)..
Ca reste très intéressant, même si finalement, ça reste une lecture autobiographique, et que ça ne va pas vraiment très très loin dans son idée, la morale est belle et inspirante.. le mieux, ça reste de le lire, et vous faire votre propre avis ! ^^
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Dans ce roman graphique, l'auteure évoque le regard des hommes sur elle, lors du trajet en train qu'elle effectue quotidiennement entre son domicile et son travail. Elle peut y lire l'indifférence ou le désir. Ces comportements font ressurgir des souvenirs du passé : les rencontres avec des hommes, les relations violentes, les viols et les agressions qu'elle a subies. Ces réminiscences, durant son parcours en transport en commun, lui permettent d'aborder sa trajectoire personnelle.
L'auteure nous livre un récit intime, courageux et honnête de son parcours de vie. Elle aborde sa dépendance à l'alcool, son rapport aux hommes, le diktat de la société sur le corps des femmes, son obsession d'être désirable et mince et le consentement. Son addiction à l'alcool l'a autorisée à lâcher prise, à disparaître et ainsi à se dissocier de son corps.

Dans la deuxième partie, l'auteure a repris des études, a eu un enfant et semble beaucoup plus apaisée. Elle a arrêté de boire et à réussi à se réapproprier son corps. Elle a trouvé du soutien dans la sororité et l'écriture. Raconter son histoire lui a permis de témoigner de ses souffrances.

J'ai beaucoup apprécié ce roman graphique car c'est un témoignage important, fort et très personnel parfois dérangeant. Il fait réfléchir sur les violences faites aux femmes dans une société patriarcale.
Le ton de l'auteure est libre et interpelle le lecteur. Les illustrations en noir et blanc très singulières peuvent rebuter certains lecteurs ; mais je les ai appréciées pour leur sobriété et leur simplicité. J'ai bien aimé que l'auteure intercale quelques pages en couleurs qui laissent entrevoir un peu de beauté, de poésie et d'espoir.

« Trajectoire de femme » est un récit très réussi de reconstruction identitaire qui libère et bouscule.
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Je lis peu de graphique mais quand une maison d'édition arrive à bien cibler mes envies, je saute sur l'occasion !
.
Dans « Trajectoire de femme », nous suivons l'auteur Erin Williams dans un récit autobiographique autour de sa sexualité et de son rapport aux hommes au travers un dessin très simple, pur et toujours en mouvement
.
C'est une femme qui n'a digérée aucune de ses anciennes relations, qui les analyse pour en faire ressortir les subtilités d'un consentement forcé, incité, perverti. C'est un corps bafoué qui a besoin de l'ivresse d'un alcool mauvais pour lâcher prise et ne plus penser à ce qui se joue sans son désir à elle
.
Situations glauques, sensations de vide, arrêts sur image, blessures, une estime de soi souillée ... chaque homme, chaque passage de testostérone dans sa vie a abîmé un peu plus le tableau ne laissant qu'une croûte sans couleur, sans vie, sans plaisir, sans douceur, ne laissant qu'un corps malmené
.
Un graphique marquant, rapide et épisodique bourré de réflexions et de mots qui font mouche. Un graphique fin, intelligent qui ne s'encombre pas de détails et va droit au but. On y trouve aussi beaucoup d'humour malgré la dureté du sujet on sent aussi de la part de l'auteur un certain recul qui lui permet d'aborder les choses avec un regard plus doux
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Ce roman graphique est une autobiographie, celle d'Erin Williams, jeune femme américaine qui a sombré dans l'alcoolisme assez jeune et qui est devenue un objet sexuel avant de devenir sobre et de reprendre sa vie en main.

On suit Erin sur une journée de sa vie, son réveil puis son trajet en train. C'est lors de ce trajet qu'elle croise des personnes, leurs regards. Elle remonte alors en arrière et se souvient de toutes les relations sexuelles qu'elle a eu avec des inconnus, comme ces hommes qui attendent le train, juste parce qu'elle voulait s'oublier dans l'alcool et se sentir transparente.

On ne sait pas (et c'est le seul bémol que j'ai trouvé à ce roman graphique très fort) à quelle occasion Erin est devenu alcoolique, mais visiblement c'était très jeune. Son premier rapport a eu lieu alors qu'elle était ivre morte un été sur une plage. C'était un viol mais il lui a fallu beaucoup de temps pour accepter ce terme, pensant au départ que c'était parce qu'elle était alcoolisée que c'était sa faute.

A la suite de cette relation, Erin est tombée dans un tourbillon de relations malsaines. Pour survivre, elle a appris à se dissocier de son corps "boire et disparaître, l'illusion du choix" "ma première relation sexuelle a été si horrible que je me saoule avant chaque relation intime".

trajectoire de femme 3

S'en suivent des pages sur ses rencontres, ses ébats, son sentiment de honte, sa déchéance.

Il a fallu une rencontre amoureuse puis un désir d'enfant pour qu'Erin se lance dans une démarche d'abstinence et de renaissance.

La fin du roman graphique nous parle de ce moment plus léger, la reprise des études, l'arrivée du bébé ( le rapport au corps) et surtout l'acceptation d'avoir été abusée.

Illustratrice, elle décide de faire ce livre pour témoigner de sa souffrance et dénoncer la honte qui l'emprisonnait.

Les dessins un peu maladroits, en noir et blanc avec quelques aplats de couleurs ne m'ont pas attirée au début, mais ils correspondent tout à fait à l'histoire. L'aspect graphique heurté permet lui aussi de faire passer un message.

Un roman graphique très fort.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Quand on a vécu un passé lourd empli de souffrance, parfois on a envie d'en parler. Et pour marquer son changement de vie Erin Williams a ressenti le besoin de partager. Une transition qui a été longue et difficile. Il a déjà fallu mettre des mots sur les viols qu'elle a subi, les accepter et dire adieu à la culpabilité qui l'accompagne. Elle a subi des agressions ce qui ne remet pas en question sa personne ou sa qualité humaine. Il faut accepter cela pour tourner une page. En comprenant cela, arrêter de se faire souffrir avec ces partenaires sexuels violents, misogynes, étranges... D'autant plus quand on les cherche, les provoque toujours sous un effet anesthésiant de l'alcool. Une rencontre, une image, une idée et un déclic vient et tout peut changer. "Soyez le changement que vous voulez voir". Cette bd est aussi à l'image d'un courant où la parole des femmes devient plus libre et plus entendable. Les abus sexuels ne doivent plus être quelque chose de normal et d'acceptable. Derrière se trouve des victimes détruites qui veulent être transparentes. Erin Williams donne un témoignage fort de ces épreuves qu'elle a vécu. Mais le message est positif car elle a fait le choix d'un nouveau départ qui se fait en plus avec un enfant. Une nouvelle force la pousse à être la femme qu'elle veut être. Dans un style graphique totalement libre, hors de toute convention, elle se permet de tout dire et de tout montrer. Une liberté de penser, de dénoncer, de témoigner et de montrer sa renaissance. 
Lien : https://wp.me/p1F6Dp-9Wz
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