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Critique de Lison50


Paru en 1902, ce roman est le troisième de la série des "Claudine".
Désormais mariée à Renaud qu'elle aime tendrement, Claudine s'ennuie cependant et ne se sent pas chez elle dans l'appartement de son époux. Le couple se met alors à recevoir. Au cours d'une de ces soirées, Claudine fait la connaissance de la belle Rézi avec qui elle va nouer une tendre amitié puis une liaison, largement encouragée par Renaud.

Bien sûr, en lisant ce genre de roman, on se demande quelle en est la part autobiographique. Colette, comme Claudine, était mariée à un homme beaucoup plus âgé qu'elle, Willy. Cependant, Renaud paraît plus séduisant que Willy et semble plus élégant : n'oublions pas que Willy s'est attribué sans vergogne la paternité des ouvrages écrits par sa jeune épouse. Il semblerait aussi que les lecteurs de l'époque aient pu reconnaître dans les invités du couple des figures de la vie parisienne : Anatole France, Marcel Proust...
Colette s'est cependant défendue d'une quelconque réalité biographique... et pourtant, une certaine Georgie Raoul-Duval, se reconnaissant dans la séduisante Rézi, aurait tenté d'empêcher la sortie du livre !

Voilà donc une œuvre intéressante avec plusieurs pistes de réflexion :
- Le rôle ambigu de Renaud, mari plus que complaisant, qui pousse sa femme dans les bras de Rézi. D'ailleurs, ni lui, ni Claudine ne jugent cette liaison importante ou dangereuse pour leur couple.
- Le surprenant regard peu bienveillant qu'une Claudine bisexuelle porte sur l'homosexualité du fils de Renaud, qu'elle n'hésite pas à traiter de "détraqué".
- La façon embarrassante (pour le lecteur) dont Claudine et Renaud, de passage à l'école de Montigny, tournent autour des fillettes restées là pendant les vacances...

Roman sensuel, mais pas érotique, les scènes d'amour y sont évoquées avec pudeur et talent (pardi, c'est Colette !). L'atmosphère y est un peu morose et l'action quelque peu languissante.
Il reste bien sûr l'écriture colorée et les dialogues savoureux aux tournures délicieusement désuètes. Une belle œuvre que je suis ravie d'avoir redécouverte.
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