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Critique de Jowjee


Long roman retraçant le parcours d'une interne en chirurgie des organes sexuels, droite, major de promo, acide et assidue, mais forcée de passer 1 semestre en gynécologie auprès du Dr Karma, médecin particulier qui écoute plus les patientes qu'il ne les soigne, au grand dam de Jean Atwood (à l'anglaise “Djinn”, c'est une femme, l'interne en question). D'abord en colère, on lit ses conflits intérieurs, sa réelle personnalité, planquée sous une épaisse couche formatée pour combattre le sexisme et le "bachotage", voire même plutôt la discrimination, que les femmes en étude de médecine, plus spécifiquement de chirurgie, subissent. Et peu à peu, les choses essaient de sortir, et mine de rien Franz Karma (à chaque fois j'ai lu “Kafka” malgré moi haha) grattait la couche de l'extérieur et attirait la vie de l'intérieur. Et pas que lui: tous ceux et tout ce qui l'entourent. Toute son histoire aussi. Au final, Jean Atwood, après être tombée bien bas, fait comme une renaissance, se découvre enfin, elle et sa voie, ce qu'elle veut réellement, et n'a plus peur de "ne pas tout comprendre", "ne pas tout savoir", et même, pourquoi pas, oublier.
On y lit les histoires de femmes, toutes plus compliquées les unes que les autres, certaines à faire pleurer, d'autres plus légères, mais pourtant toujours importantes. On y lit les abus, les violences. On y lit aussi les interrogations de la vie, de la conception, beaucoup de sexe (sans aucune scène pornographique) mais surtout du sexe, celui d'une personne, celui d'un nouveau-né. On lit à la fois les “petits” problèmes qui paraissent insurmontables pour certains, et les “gros” problèmes que d'autres surmontent; et pourtant on ne juge pas, parce que chacun a son histoire et ses difficultés. Et puis enfin les histoires familiales, d'amour et d'amitié.
Oui, il y a tout ça, et tout ça en plus du fond qu'on ne peut pas citer mais qui agit tout du long d'un bon roman, qui nous apprend la vie tout simplement.

J'ai déjà lu la maladie de Sachs, de Martin Winckler, que j'avais adoré. Il écrit bien, c'est très accessible (c'est différent par contre de ma "littérature française" adorée mais je ne vais cracher sur un bon écrivain à cause de ça!)
Son écriture nous fait réellement vivre les histoires racontées, on passe du "elle" au "je" dans le récit et dans notre tête sans même nous en rendre compte, et c'est quand même très fort. J'ai adoré m'arrêter dans la lecture en m'écriant "eh mais on parle au "je" maintenant ?!". Et ça avec le risque parfois de se perdre un peu dans "qui parle de qui, de quoi, comment ça?", mais c'est aussi le but du roman. Se plonger dans cette histoire, c'est se plonger dans des centaines de vies différentes, certaines font écho en nous, d'autres nous paraissent irréelles, si éloignées de notre petite vie, enroulée dans notre plaid. Et pourtant...
À lire!!
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