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Critique de Renod


Renod
05 décembre 2018
Le sergent Dennis Malone avale un café et deux comprimés d'amphétamine pour chasser les relents de Jameson. Il revêt son blouson en cuir noir, chausse ses Dr Martens coquées et glisse deux armes dans son jean. Le voilà prêt à partir au combat. Sa routine : lutter contre la violence qui règne dans les rues de New York.

Malone est un officier de la « Manhattan North Special Task Force », une unité d'élite du NYPD qui lutte contre la criminalité sous toutes ses formes : gangs, drogues, armes à feu. Malone est Irlandais et travaille avec trois coéquipiers : Russo un Italien, Montague, un Afro-américain et Levin, le petit nouveau, de confession juive. Leurs méthodes de travail sont… particulières. Elles reposent sur la violence, le chantage et les entorses à la loi. Mais surtout, le roi du Nord de Manhattan et ses preux chevaliers maîtrisent l'art de la corruption sous toutes ses formes. Par exemple, lors d'une intervention dans une fabrique d'héroïne, ils n'hésitent pas à voler des liasses d'argent liquide et la moitié des stocks de drogue.

La corruption semble être ici la norme, elle gangrène toutes les sphères de la «Grosse pomme» : l'administration de la ville, son système judiciaire, ses responsables politiques, ses promoteurs immobiliers… Tout s'achète tant qu'on est prêt à y mettre le prix. Quant aux rues de New York, elles sont aux mains des cartels, des gangs et des familles mafieuses. Policiers, notables et criminels, tous nagent dans la collusion et se tiennent les uns les autres dans un fragile équilibre jusqu'au jour où… S'ensuit alors une fuite en avant dans la violence, la trahison et la manipulation pour tenter de garder la tête hors de l'eau quand tout le monde plonge.

« Corruption » se lit vite : le style est journalistique, les phrases sont brèves, les paragraphes ne font jamais plus de cinq lignes. L'analyse psychologique et l'écriture ampoulée sont écartées au profit du rythme d'un récit soutenu par une tension permanente. Les scène d'action s'enchainent sans temps mort. Aussi n'ai-je pas été surpris d'apprendre que les droits du livre ont été achetés par la Twentieth Century Fox et Ridley Scott avant sa publication. L'auteur met quelques coups de patte sur des sujets brûlants outre-Atlantique : le commerce des armes à feu, les violences policières ou la politique sécuritaire basée sur le culte des statistiques. Si Don Winslow se permet quelques facilités et livre une fin trop spectaculaire à mon goût, «Corruption» reste un ‘page turner' d'excellente facture signé par un (le?) maître du genre.
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