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Critique de Lazarus


Ce roman de 550 pages vous attrape à la gorge dès le début et ne relâche la pression qu'à la fin quand votre souffle s'estompe peu à peu. Dans un style toujours aussi incisif, percutant, brutal, réaliste, Winslow dépeint à la fois le milieu de la police au travers de ses exploits, ses brigades de choc, ses bavures, ses revers mais aussi et surtout une ville de New York aussi belle que dangereuse, aussi tentaculaire qu'étouffante où chaque coin de rue est un aller simple vers le franchissement de la ligne blanche.

Denny Malone est l'anti-héros de ce livre, flic chevronné depuis près de vingt ans et rompu aux exercices pour le moins spectaculaires quant aux arrestations et négociations qu'il doit mener tambour battant au sein d'une faune toujours aussi hostile envers l'insigne et toujours aussi engloutie par la came. Alors quand le monde qui le vénère, le craint et le respecte s'écroule sous ses pieds et qu'il se retrouve dans un engrenage impossible pour sauver les apparences, Denny va devoir commettre l'irréparable. Et c'est là que le livre de Winslow prend de l'envergure en nous distillant des situations qui suintent le vécu, des dialogues aussi tranchants qu'une lame de rasoir, des sacs de noeuds inextricables dont on prend un réel plaisir à lire page après page.

Je ne peux que vous encourager à vous procurer d'urgence ce livre que j'ai adoré et qui, à l'instar de Savages et Cartel, sera bientôt adapté au cinéma.
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