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Critique de mahee6344a16


Pourquoi ce livre?
Les circonstances qui me poussent à ouvrir les premières pages d'un livre relèvent bien souvent du hasard, bien que j'aime à croire que les oeuvres ont été placées sur mon chemin pour former un chapelet de sens. Terre-Neuve, un soir de mai pluvieux et glacial : arrivée depuis quelques jours à peine, j'ai accepté d'aller garder un vieux chien malodorant. Alors que des bourrasques déferlent les carreaux, des livres empilés chaotiquement sur la table du salon attirent mon attention. J'ouvre l'un deux et me voilà propulsée dans l'Arctique canadien.

Un premier aspect qui m’a plu :
Je dois l’affirmer d’emblée : je suis une adepte de la littérature viatique. Les romans nous procurant déjà la sensation de voyager, cet effet est décuplé lorsqu’il s’agit d’un récit de voyage. Dans Nord infini, Kathleen Winter, invitée à bord du navire Clipper Adventurer à titre d’écrivain en résidence, nous entraine avec elle dans une expédition autour du légendaire passage du Nord-Ouest. Grâce à ce récit autobiographique écrit avec sensibilité, j’ai pu sillonner les côtes du Groenland et du Grand Nord canadien, saisir les rêves qui ont animé les grands explorateurs de l’Arctique, mais surtout m’imprégner de la sagesse inuite.

Un second aspect qui m’a plu :
J’ai été conquise par la sensibilité de Winter. Non seulement cette finesse s’exprime-t-elle à travers sa plume – subtile, poétique, parfois tranchante –, mais aussi par l’intermédiaire de tranches de vie dont elle ponctue le récit. Cette auteure migrante, originaire du nord-est de l’Angleterre et ayant immigré au Canada avec sa famille, a vécu une enfance en quasi-autarcie, nourrie de capelans, de légumes racines, mais surtout du rêve américain que chérissait son père. Ces fragments de sa jeunesse dans son village terre-neuvien sont chargés d’humour, de subtilité et d’une réflexion profonde sur les motifs de la migration.

Un aspect qui m’a moins plu :
Il est difficile de critiquer un roman qui a été notre compagnon lors des premiers jours en terre inconnue. En guise de critique, je soulignerais donc que Winter est parvenue (avec brio!) à hausser la sensation de dangerosité de l’expédition à laquelle elle a pris part, au même niveau que celles entreprises aux siècles précédents par Franklin et Amundsen. Les passagers du Clipper Adventurer, au chaud derrière leur coque d’acier, ne se gavaient-ils pas de pain frais et de beurre danois chaque matin, alors que l’équipe de Franklin a vécu la famine avant de sombrer sous les glaces?
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