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Critique de dancingbrave


Voici un livre qui devrait être dans le cartable des écoliers du monde entier.

Peter Wohllleben a su faire un ouvrage « choc » même pour les lecteurs déjà convaincus qu'il n'existe pas tant de différences que ça entre homme et animal.

Dès l'introduction une vérité est énoncée: nous sommes, comme tous les êtres vivants, issus d'une "évolution", disons plutôt de modifications successives, et nous gardons en nous les bases plus ou moins exprimées de ceux qui nous ont précédés. Cela est avéré, documenté et simplement constaté par chacun d'entre nous et chaque jour. Dès lors comment envisager que douleur, amour, haine, peur, compassion, intelligence, ne soient qu'inventions humaines ?

Bien sûr on peut reprocher à l'auteur de ne s'appuyer que sur ses propres constatations pour établir les vérités qu'il énonce, sans expérience reproductible et généralisable. Mais ses propos sont tellement criants d'une vérité évidente, incontestable, d'une sagesse et d'un savoir rustiques, que d'osez y opposer des arguments scientifiquement corrects – je dirais presque scientistes - relèverait de l'outrage.
Car enfin, nous parlons ici d'intelligence, de sensibilité, de sentiments, j'oserais, d'âme. Alors comment les évaluer autrement que par un long contact attentif et intime avec l'animal et non par des expériences exemptes de tout affect ?

L'auteur déconstruit tranquillement, humblement, sans contest des tas d'idées pré-conçues : oui les animaux souffrent, ont peur - ce sont les bases de l'instinct de survie - ils sont capables d'amour, de compassion, de ruse, de mensonge, de curiosité ; ils ont le goût du confort, ils apprécient leur vie. Il suffit juste de les observer.

Si les animaux n'obéissaient qu'à leur programmation génétique, face à toute situation ils adopteraient tous la même réponse. Ce qui n'est, bien sûr, pas le cas.


Tous les arguments avancés par l'auteur font de l'ouvrage un véritable plaidoyer contre la chasse et pour une modération du régime carné.

Et puis comme pour bien enfoncer le clou, Wohlleben nous assène, sous forme de conclusion, le coup de marteau qui fera que jamais plus nous ne pourrons regarder un animal de la même façon :
« Comparer les animaux aux hommes n'est pas scientifique, c'est agir en rêveur, voire verser dans l'ésotérisme : tel est le reproche que l'on entend souvent. Dans le feu de l'action on en oublie une évidence apprise sur les bancs de l'école : l'homme, dun point de vue purement biologique, est également un animal, et ne saurait s'exclure de la liste. »


Précision encore sur cette présente édition grand format illustrée : les photos magnifiques, souvent en gros plans illustrent superbement et toujours à propos les chapitres.
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