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Critique de latina


latina
27 septembre 2013
« C'est le sottisier d'une Amérique qui brade ses élites dans la pétaudière de la branchitude, de la coolitude, de la paresse et de la servitude sexuelle ». Nul mieux qu'André Clavel, dans L'Express, ne pourrait mieux décrire l'univers de ce roman de plus de 1000 pages !

Cette description dans les moindres détails d'une prestigieuse université, celle de Dupont, m'a happée - je ne vais pas dire dès les premières pages, car pendant un temps qui m'a semblé très long, j'ai failli l'abandonner – et m'a horrifiée, oui, horrifiée. Que viennent faire tous ces étudiants, l'élite, parait-il, à part boire et coucher ? Les fameuses « fraternités » ne sont que le repère de débauches continuelles entrecoupées de causeries ineptes devant une télévision où ne défilent que des matches sportifs... Les garçons ne pensent « qu'à ça », et les filles aussi ! Et les conversations, émaillées de « fuck », de « putain » ne rehaussent pas le niveau, loin de là !
Et puis il y a les Sportifs, les Stars : ceux qui viennent à l'université uniquement pour jouer, pour lancer leur future – improbable – carrière sportive. Et ceux-là sont quasi intouchables : malheur aux professeurs qui oseraient leur infliger un échec ! Ils profitent donc d'un programme adapté à leur niveau intellectuel et ils ont les filles à leurs pieds (toutes des « tepu »...).

C'est dans cette pétaudière qu'arrive Charlotte Simmons, une petite jeune fille très intelligente, qui croit que l'université est le repère des plus grands cerveaux, qui croit que le but ultime des étudiants est de s'élever intellectuellement, de prouver au monde qu'ils méritent l'honneur d'appartenir à Dupont. Elle tombe de haut, Charlotte ! Toute pétrie de son éducation rurale, honnête et naïve, elle va devoir se frotter aux grands méchants loups de tous poils, et ça va faire mal, très mal !

Tom Wolfe a réussi à me captiver alors que j'étais complètement dégoûtée ; il a réussi, malgré moi, à m'entrainer dans les arcanes de ce monde estudiantin et j'étais impatiente de retrouver chaque jour (car il en faut, des jours, pour venir à bout d'un univers de 1000 pages !) les joies et les déboires de Charlotte, de Jojo Johanssen, le grand basketteur au coeur pas si corrompu, de Hoyd Thorpe « le play-boy le plus cool du monde », d'Adam, l'intellectuel pur et encore puceau malgré lui, de toutes ces filles riches, odieuses et gâtées, de toutes ces autres filles pauvres, boursières et mal dans leur peau.

Comment faire partie de la société ? Comment ne pas être seul, finalement... Pour s'intégrer, faut-il se renier ?
Sous le couvert d'une chronique mouvementée de la vie estudiantine pendant quelques mois, Tom Wolfe pose les bonnes questions, celles qui dorment au fond de chacun de nous.
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