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Critique de clairejeanne


On sait, avant même d'ouvrir le bouquin, qu'on va être ému ; la mort terrifiante des "Charlie" a bouleversé et anéanti tous les épris de liberté et de tolérance.
L'épouse bienaimée depuis quarante-sept ans de Georges Wolinski raconte ici sa vie sans son homme, son incrédulité totale au début puis la grande douleur de l'absence ; elle évoque celui qui, tous les jours, lui laissait un post-it d'amour, l'homme qui posait toujours son regard amoureux sur elle, mais aussi l'humoriste, le dessinateur génial, le mélancolique inquiet.
Maryse Wolinski mène l'enquête, essaye de comprendre ce qu'il s'est passé au siège du journal satirique ce matin du 7 janvier 2015 ; elle a besoin de savoir comment Georges est mort. Dans cette partie du livre, elle reconstitue le déroulement des événements presque minute par minute, jusqu'au moment où son mari est tombé sous les balles des Kouachi... Partie intense et très "réussie" du récit, très émouvante également, car cette femme a eu besoin de suivre très exactement tout ce qui est arrivé, l'enchainement des faits qui aboutit à la mort de douze personnes.
Enfin, elle élargit ses recherches à l'histoire du journal et son installation assez récente dans des bureaux avec une seule sortie mais dans un immeuble à plusieurs entrées, un bâtiment vulnérable ; alors pourquoi s'être installé là ? A cause du manque d'argent, les moyens financiers ont baissé avec le nombre de lecteurs...
Les "Charlie" ont-ils cru que l'humour rendait intouchable ? L'auteure découvre qu'il y a eu de nombreuses failles dans la sécurité et que, peut être, ce drame aurait pu être évité...
Elle a eu besoin de tout bien comprendre, de tout "décortiquer" Maryse Wolinski, pour aller tout au fond de son chagrin et pour pouvoir continuer de vivre ; une vie sans son amour, mais une vie quand même.

Extrait : "Je sais. Je ne dois plus rêver, je ne dois pas céder à la tentation du déni. Aujourd'hui, c'est mon propre regard qui doit me conduire. Cela n'a pas été simple d'en accepter l'augure et de laisser Georges prendre son envol. Mais, pour lui, désormais, je veux être celle qui va." (fin du récit, p 133)
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