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Critique de saigneurdeguerre


Préambule : La pièce se déroule en Belgique où le système d'enseignement diffère de celui de la France. Il y a six années en primaire et six en secondaire. La 1ère primaire est l'équivalent du CP, la deuxième primaire c'est le CE1, la troisième le CE2, la quatrième le CM1, la cinquième le CM2, et la sixième n'a pas d'équivalent en France.

Ils sont six. Deux institutrices et quatre instituteurs. A différents moments de la journée, ils se retrouvent dans la salle des profs placée entre la cour de récréation et la cantine… Histoire de permettre aux « forces de l'ordre et des premiers secours » d'intervenir en cas de pépin.

Présentation des protagonistes :

ADAM Joseph, 55 ans, instituteur de sixième primaire ET directeur de l'école. Il fait figure d'homme sage et expérimenté, pondéré, respecté. Il est le digne représentant de l'institution « enseignement ».

JAUMAIN Mimi, 34 ans, célibataire, institutrice de 5e primaire. Elle a tendance à voir les choses positivement. Cela déroute complètement son collègue de 4e, monsieur VANDAM, qu'elle ait de l'autorité sur ses élèves sans distribuer de punitions ou presque. Et le plus perturbant pour monsieur VANDAM, c'est qu'elle puisse s'amuser en classe ! Les élèves rigolent, s'amusent ! Pour monsieur VANDAM, c'est complètement indécent !

VANDAM Robert, 56 ans, fils d'adjudant, instituteur en 4e primaire. Pour lui, l'école doit être un lieu de discipline, d'ordre. Il fait les choses avec peine et ne supporte pas que d'autres les fassent avec amusement. L'effort et la répétition sont tout ! Avec lui, pas de familiarités. Même pour ses collègues, il est MONSIEUR VANDAM, pas question de l'appeler Robert ! Tout était bien mieux avant, au début de sa carrière. D'ailleurs, il ne comprend pas que les femmes puissent enseigner… Leur place n'est-elle pas à la maison ?

BAILLY Daniel, 22 ans, instituteur en troisième primaire. Il n'arrive que le lundi 21 septembre à 15 :05. Il remplace monsieur Martens qui ne reviendra pas de sitôt. Monsieur Martens qui a craqué. Daniel BAILLY est pétri de bonnes intentions et d'idées nouvelles. Fier de la « distinction » obtenue à l'école normale, il compte enseigner sans recourir à l'autorité, sans imposer ses idées. C'est son premier poste.

DINI Marco, 38 ans, instituteur en deuxième primaire. C'est le comique et le sportif de la bande. le débrouillard aussi. Petit-fils de mineur italien, élevé par son grand-père, il aime chanter. Il aime courir. Il n'a pas l'air de prendre grand-chose au sérieux. Il aime faire enrager monsieur VANDAM. Débrouillard ? … Ah, ça, il sait jouer du piston, monsieur DINI. Il connaît la musique…

FIRQUET Denise, 48 ans, institutrice en première primaire. Son mari adore le sport… à la télévision. On devine que c'est elle qui effectue toutes les tâches ménagères à la maison.

Critique :

TOUT EST VRAI ! Pour caricaturaux que puissent paraître à certains les six personnages qui jouent ce mélodrame, ils sont bien réels pour qui fréquente un studio des profs depuis près de quarante ans. de même, les situations, les allusions aux changements de programmes et de doctrines pédagogiques, les différences de vues entre l'école normale qui forme les instits et l'école primaire où ils exerceront, tout cela est authentique. Qu'est-ce qui a changé depuis les années quatre-vingt ? Peu de choses en réalité : les francs belges ont été remplacés par les euros et la télé a perdu la première place dans les centres d'intérêt des élèves au profit des smartphones et des consoles de jeu, mais à part ça…

« La Salle des Profs » est un travail de commande. C'est la ville de Mons qui a demandé à Liliane Wauters d'écrire une pièce de théâtre avec des exigences très précises : six acteurs, quatre hommes et deux femmes, un lieu unique, création en février 1982. Elle a tout de suite pensé à des instituteurs. Enseignante pendant plus de trente ans, elle a tout tiré de son vécu. Chacun de ses personnages est le condensé de trois ou quatre collègues rencontrés au cours de sa carrière. L'auteure a déclaré : « Une pièce que je n'aurais pas écrite si je n'étais restée si longtemps dans l'enseignement. C'était le trop-plein qui débordait. » Seul(e) un(e) instituteur/trice pouvait parler ainsi du monde de l'enseignement, avec autant de dureté, de vérité, mais aussi de drôlerie et de tendresse.

A lire, que vous soyez profs, parents d'élèves, ou étudiants… Lecture indispensable pour tout futur instituteur, pour toute future institutrice car pour eux, ce serait plutôt « Salle des Profs, mode d'emploi » ou «Guide de Survie en Salle des Profs » .
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