— Tu as échoué, continue le Primarque, à partir du moment où tu as décidé de créer quelque chose pour moi, au lieu de produire une œuvre qui reflète ta personnalité.
Tu as cherché à flatter, et non à inspirer. L'artiste doit créer ses œuvres comme si personne d'autre ne devait contempler ces fragments de son âme auxquels il a donné forme.
Sinon, il n'est qu'un simple artisan, un marchand qui vend ses produits pour quelques piécettes sur l'étal d'un marché.
La voie qu'il avait tenté d'emprunter n'était pas la bonne. Il s'était fourvoyé.
Plus maintenant. Les psykers étaient partout, consumés par l'irrationalité qu'ils avaient embrassée. Ils infestaient ce monde comme une peste. À présent, Mortarion entendait des fragments de chuchotements qui rampaient dans la nuit, s'échappant des fenêtres des complexes d'habitation. Il voyait les motifs étranges tracés dans la suie, dans les recoins sombres des bâtiments.
Quand il passait non loin des festivités, invisible aux yeux des participants, il voyait des danses un peu trop frénétiques. Il voyait les lueurs des brasiers se tordre de manière surnaturelle.
Les rues les plus sombres lui renvoyaient l'écho de ces cris d'enfants engendrés par les flammes.