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Critique de Ludili


L'esclavagisme, la guerre de sécession... ces mots vous évoquent quelques choses...sûrement. Ils sont l'écho d'une partie de l'histoire américaine très sombre.

Cité comme un "Autant en emporte le vent" revisité, La polka des batârds est en fait un tableau romanesque sur l'Amérique plus intense, plus réaliste et plus parlant.
Par les yeux de Liberty, un jeune homme nait dans une famille abolitionniste, nous revisitons la période trouble de la guerre de sécession. Bercé par les idéaux de ses parents, c'est tout naturellement que Liberty s'engage sous l'uniforme bleu ( les Yankee ) pour se battre contre l'esclavagisme. Il va découvrir que ce conflit est bien plus complexe que ce qu'il pensait ( politique, industrialisation, attachement farouche aux traditions, économie...). Il prend conscience que l'Amérique est faite de passion, d'ambition, d'idéaux et de folie.
Le sort des esclaves n'est pas la priorité de cette guerre. Dans les deux camps, Liberty rencontrera la haine raciale.
Lassé par ces combats qui n'ont plus de sens pour lui, il décide de partir en quête de son histoire. Ses grands parents maternels sont des planteurs sudistes, farouchement attachés à leurs traditions.
Ce qu'il découvre en arrivant au domaine familial dépasse de loin toutes les horreurs qu'il a déjà vues sur le champ de bataille. La folie a gagné son grand père. Il s'adonne à des expériences monstrueuses ayant pour but de blanchir les noirs. Persuadé que la solution est là, il se lance dans le métissage.
On découvre au fil du récit des personnages haut en couleurs. Mais un en particuliers m'a marqué. C'est Monday, le vieux serviteur du grand père fada. Il fait tout son possible pour rester en dehors des " affaires des blancs". Et lorsque Liberty lui dit qu'il n'est plus un esclave, qu'il est libre de faire ce qu'il veut, d'aller où bon lui semble, Monday lui dit :
" J'entends parler de cette histoire de liberté depuis que les lapins ont des oreilles, et j'ai une question pour vous monsieur Liberty : de quel genre de liberté il s'agit, au juste ?" Liberty ne comprenant pas bien, lui demande de quoi parle-t-il. Monday lui répond " La liberté de l'oiseau, ou la liberté de la mule?" - Liberty : " Vous préférez laquelle ?"- Monday sourit : " Depuis que je suis haut comme trois pommes, j'ai toujours rêvé de voler". C'est simplement magnifique !

La polka des batârds est le reflet d'un pays où tout est possible, le pire comme le meilleur. Amour et Haine, Bien et Mal, Raison et Folie... Nous y retrouvons biensûr une partie de son passé, mais aussi une vision de l'Amérique actuelle, toujours bouillonnante.

"Cette nuit-là, bien au chaud dans son lit de plume, sous le seul toit qui est jamais été sien,[...] sans savoir au juste où ni même qui il était. et il se rappela. C'est l'Amérique, songea-t-il, et toi, qui que tu sois, tu ne risques rien. C'est l'Amérique, et tout finirait bien."
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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