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Critique de traversay


Toute faveur accordée par autrui doit se payer un jour ou l'autre, telle est en substance la morale de Les enfants des riches, roman incisif et enlevé de la Taïwanaise Wu Xiaole. L'histoire est vue du côté de Yunxian, jeune mère d'ascendance modeste, qui ne s'épanouit guère dans son travail, et à laquelle les circonstances vont permettre de s'élever socialement, du moins le pense-t-elle, grâce à l'appui de la femme du patron de son mari. Cette nouvelle amitié (désintéressée ?), construite à partir de la bonne entente de leurs fils respectifs, va connaître plusieurs épisodes qui conduiront Yunxian à tutoyer les sommets de l'élite de Taipei, tout en ayant l'impression tenace d'être une imposteuse (?). Eh oui, bien entendu, il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, ce dont le lecteur est prévenu depuis le début du roman. Reste à savoir comment l'engrenage vers la chute va se mettre en route et c'est tout le talent de Wu Xiaole qui s'exprime dans ce vrai faux suspense rendu passionnant par l'aptitude que possède l'écrivaine à nous plonger dans l'univers de son héroïne, dont elle ne se prive pas de se gausser de la candeur, tout en décrivant avec une précision diabolique les rouages d'une compétition qui concerne aussi bien des épouses sans soucis d'argent, et dont la principale préoccupation est de soigner leur entregent et leur réputation, que des enfants qui ont fortement intérêt à obtenir les notes les plus élevées à l'école. Ce roman Made in Taiwan, très féroce, utilise avec brio un schéma classique : le portrait d'une outsider qui tente de rejoindre une classe plus haute que la sienne, avec un sens de l'ironie parfait et une morale aussi percutante qu'une fable de Jean de la Fontaine.


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