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Critique de Krissie78


La 4e de couverture, le bandeau "merveilles du Japon" et la note moyenne sur Babelio sont les 3 critères qui m'ont poussée à lire ce roman.

Mary a à peine 20 ans quand elle quitte son Ecosse natale pour retrouver en Chine Richard qu'elle doit épouser. Nous sommes en 1903. Pékin se remet de la révolte des Boxers et la guerre russo-japonaise est toujours là. Richard est attaché militaire. Il a tout juste le temps de faire une fille à Mary avant de repartir au plus près des combats. C'est alors d'un autre militaire que Mary tombe amoureuse : l'officier japonais Kentaro. Il lui fait un fils avant de repartir se battre. Ayant fait tomber le déshonneur sur sa famille et celle de Richard, Mary fuit la Chine et s'installe au Japon sous la protection de son amant, homme marié, père de famille, et membre de la haute société japonaise. Pendant 40 ans Mary va relater sa vie, ses amours, dans un journal et dans les lettres qu'elle adresse à sa mère ou à son amie américaine.

Au-delà de l'histoire romantique et un brin mélodramatique il y a dans cet épais roman la description de deux pays au tournant du siècle : la Chine d'après la révolte des Boxers (instrumentalisée par l'impératrice contre les colons) et la montée du Japon nationaliste. Dans ses longues lettres ou dans son journal Mary est le témoin de ces sociétés qui basculent dans un siècle nouveau. Ce sont ces passages où Mary parle de l'évolution, tant économique que politique, sociale ou technologique, qui ont été les plus intéressants pour moi. C'est la Chine de la fin d'une dynastie vue par un jeune écossaise romantique, éloignée de la vraie vie chinoise tant qu'elle est protégée par l'ambiance des légations étrangères, malgré sa jeunesse, sa relative naïveté et sa curiosité qui dérangent. C'est aussi la montée du nationalisme au Japon qui finira par la chasser de ses terres après 30 ans d'une vie de femme d'affaires accomplie.

Si ce roman historique est très fouillé et documenté, riche de détails sur la société tant en Chine qu'au Japon, c'est aussi une histoire d'amour malheureuse. L'écriture est tout en retenue, comme la pudeur, comme la pudeur de la bourgeoisie britannique ou comme la culture asiatique et plus particulièrement japonaise. Mais (car il y a un "mais", le volet romantique qui m'a intéressée au départ à finit par me laisser indifférente. le destin de Mary est assez télégraphié (deux fois séduite par des militaires, deux fois abandonnée, deux fois mère maudite). Cette pudeur est si présente que même dans son journal elle laisse finalement peu exprimer son ressenti profond. Je m'attendais à ce que ce personnage qui montre tant de force à s'adapter à des sociétés qui lui sont hostiles soit plus féroce lorsqu'il s'agit de se battre pour ses enfants, et notamment pour son fils. Car derrière la jeune femme qui se place en victime de la morale britannique, chinoise et japonaise il y a quand même une femme battante qui arrive à se construire une petite carrière de femme d'affaire dans une société qui laisse peu de place à la femme hors de son foyer. du coup les 150 dernières pages m'ont paru très longues.

Au final, c'est d'abord l'aspect historique qui me restera de ce livre qui se lit néanmoins assez facilement grâce à une écriture fluide.
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