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Critique de OverTheMoonWithBooks


Les éditions points ont mis en parallèle deux discours sur le quotidien des Noirs Américains en tant que citoyens de seconde zone : un de Malcolm X, et un de Kennedy. Un noir et un blanc. Un militant et un président.

Le décalage entre ces deux hommes ce ressent autant dans le ton que dans la rhétorique, ou dans les moyens d'actions proposés.
Historiquement, il faut rappeler qu'au moment où ses discours sont prononcés (à un an d'intervalle tout de même!) le "Civil Rights Act qui pénalise la ségrégation raciale aux Etats-Unis n'a pas été signé.

Le premier, très indigné et enragé, parle d'explotation d'un groupe dominant sur un autre et oriente son discours vers un prolétariat usé et en colère. Les faits qu'ils dénoncent sont bien réels : l'exploitation économique, l'incorporation à l'armée américaine sans voir les honneurs qui leur sont dûs au retour, le "gerrymandering" (pratique toujours en cours qui permet à des dirigeants - souvent blancs bizarrement- de redessiner les cartes électorales lorsque l'évolution des résidents n'est pas favorable à leur parti), etc
Mais on sent Malcolm X tellement dirigé par sa colère, que lorsqu'il se met à parler de "conspiration", ça devient trop. Certes, beaucoup de ces obstacles pour la communauté noire américaine ont été dressé intentionnellement, mais mettre tout le monde dans le même panier et désigner ceux qui ne sont pas d'accord comme des "traîtres" ou des "oppresseurs" c'est un peu facile. Certes, le 21ème siècle en fait une spécialité maintenant, en cela peut-être faut-il lui reconnaître un côté avant-guardiste, mais quand même.

A l'inverse, il y a les propos de Kennedy. Dans le fond, ses propos dénoncent les mêmes choses que Malcolm X. Mais ici, on sent bien que le président faisait attention à ne pas froisser des potentiels (ou avérés) donateurs et soutiens financiers conséquents de son parti. le moins qu'on puisse dire, c'est que Kennedy est très mesuré et même timoré dans ce discours ! Certes, il affirme que l'exclusion sociale, économique et professionnelle d'une partie de la population sur la base de sa couleur est anormale et doit absolument cesser.

Si aujourd'hui encore on se dit que c'est une abhération d'avoir eu à se battre pour un droit "naturel", il est bien plus navrant de voir qu'on en parle encore aujourd'hui aux Etats-Unis. Pour preuve, le discours qu'Hilary Clinton avait fait dans le premier débat avec Donald Trump en 2015...
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