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Critique de 5Arabella


Je conseille à tous ceux qui ont aimé ce roman de ne pas lire ce commentaire. Je ne prétends pas à une quelconque objectivité, mais je vais juste me défouler un peu après une lecture qui pour moi a été des plus pénibles, très loin des livres que j'aime.

Liborio est originaire du Mexique, mais à une époque indéterminée (lui-même il ignore son âge) il est venu aux USA ; il revient dans le roman sur des épisodes de ce voyage. Il est à la fin de l'adolescence, est il vit dans sur la mezzanine de la librairie où il a trouvé un emploi. Il prend la défense d'une jeune femme à l'arrêt du bus devant la librairie, ce qui provoque des représailles de la bande des petits truands du quartier : Liborio est violemment tabassé, et la librairie saccagée. Liborio se retrouve à la rue, et galère. Mais cela lui permet de se rapprocher d'Aireen, qui habite en face de librairie, et dont il est tombé amoureux, et de se trouver un nouveau foyer, dans un centre pour enfants déshérités. Pour aider le centre, il se lance dans la boxe, pour laquelle il se révèle avoir un talent hors du commun.

J'ai tout détesté dans ce roman. L'écriture, dans un langage sensé être le langage des vrais gens. Un mélange de grossièretés (fuck est incontestablement le mot le plus utilisé) et d'insultes, un mélange de mots anglais à tout bout de champ, une syntaxe incertaine. Avec au final un répertoire très réduit, c'est toujours les mêmes expressions qui reviennent. Mais, affectation suprême, vient de temps en temps un mot vraiment très peu utilisé, pour lequel beaucoup de gens devront utiliser un dictionnaire. Un chic type (ou une brave fille) se reconnaissent à la quantité de gros mots utilisés : les personnes parlant un langage qui en serait dépourvu sont d'avance jugées et condamnées.

Avec un tel parti pris stylistique, on pourrait s'attendre à un contenu noir, pessimiste, une vision de la société critique et mettant en cause. Mais que nenni : entre une amourette fleur bleue digne d'un Harlequin des années 50 du siècle dernier, et des bons sentiments dégoulinants, nous sommes loin d'une quelconque satire sociale ou dénonciation, ou même tout simplement d'un tableau de la vie d'un jeune immigré isolé qui puisse prétendre à une forme de véracité. Tout ceux que nous apprenons de la vie de Liborio au Mexique et des raisons de sa venu aux USA est des plus flous, et tire au possible sur la corde sensible. Suite à la mort de sa mère (à la naissance, comme il se doit), il est élevé par une « marraine » à côté de laquelle la mère Thénardier est une sainte, et qui ressemble terriblement à l'affreuse marâtre de Cendrillon. Un malheureux accident où un gars qui agressait Liborio trouve la mort est l'élément déclencheur de son départ, un hasard en somme. Nous n'apprendrons riens sur les conditions économiques, sociales ou autre de l'immigration, juste quelques brèves scènes lacrymales. Mais malgré tous ses malheurs, notre héros est un brave garçon, qui a le coeur sur la main, travailleur et prêt à aider les autres. Et il trouve très vite sa place au foyer, où il devient l'idole des enfants. La boxe devient une possibilité de se sortir de sa situation et d'aider les bonnes gens qui l'ont aidé. Il trouve des entraîneurs prêts à le coacher, mais franchement il n'en a pas réellement besoin : en quelques secondes il met KO tous ses adversaires pourtant bien plus aguerris que lui. Les réseaux sociaux, comme il se doit, ont une part dans ses succès, et le roman s'achève dans une promesse pour le futur, auquel est liée une petite fille en fauteuil roulant...

Ce fut une lecture éprouvante entre le style (si on peut dire) de l'auteur, les bons sentiments dégoulinants, les invraisemblances, sans oublier les interminables scènes de boxe. L'auteur redit à plusieurs reprises que les livres sont très loin de la vie, enfin certains. Je pense que l'on peut ranger le sien dans cette catégorie, le langage « familier » censé assuré la véridicité de l'histoire, est juste un cache-sexe pour une histoire sentimentale et totalement improbable.
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