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Critique de cmpf


« Tandis que les hommes qui subviennent aux besoins de la famille sont considérés comme les piliers sur lesquels repose le toit du foyer, les femmes, elles, sont de simples outils de travail, de fragiles ustensiles dont on se sert tous les jours, puis qu'on jette. » Extrait du prologue.
L'auteur y explique que, journaliste, elle a animé une émission de radio qui donnait la parole aux femmes et débattait de leurs problèmes. Pour ce faire elle a beaucoup voyagé en Chine et rencontré de ces femmes jugées de peu de valeur, dans les campagnes puis à partir des années 80 en ville où elles venaient chercher du travail. Elle a voulu les faire connaître plus largement et à partir de trois cas véridiques mais distincts, elle a écrit ce récit qui met en scène trois soeurs d'une fratrie de six, tenues pour si négligeables qu'elles n'ont reçu pour tout prénom qu'un numéro d'ordre. Non d'ailleurs que le père soit particulièrement abject mais lui-même subit beaucoup de moqueries de la part des autres villageois qui le surnomment « homme à baguettes » et ne peut espérer avoir une place importante contrairement à ses frères. Ces trois soeurs partent en ville en espérant améliorer leur destin. Les autres n'ont pas eu un sort très enviable : l'aînée a été mariée à un homme dix ans plus vieux que son père, la seconde a préféré le suicide au mariage avec un invalide, quant à la numéro quatre, sourde et muette elle compte encore moins.

Texte à mi-chemin du roman et du reportage. Je n'ai pas trouvé une grande différente entre la préface de l'auteur et son récit.
Les dialogues, parce qu'ils se veulent explicatifs, m'ont paru un peu maladroits, pas naturels. Des explications sur tel ou tel point se glissent parfois dans l'histoire. Il est d'ailleurs clair que l'intérêt du livre est dans la découverte du destin encore inférieur des femmes et du décalage qui existe entre les villes et les campagnes, non dans le style.
L'histoire semble contemporaine, les années 90 sont évoquées comme du passé, et les citadins utilisent téléphones portables et e-mail. le contraste entre la vie en ville, assez proche de nos propres critères et la vie à la campagne, qui parait figée dans le passé est très étonnant, preuve que la modernisation de la Chine est loin d'être finie.

Lu dans le cadre du Challenge ABC
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