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Critique de Sylvere


Ce second volume est à nouveau extrêmement intéressant. J'avais peur que l'histoire tourne en rond ou devienne moins intéressante, pas du tout.

D'abord, on commence à mieux comprendre le titre. le maître apprend à signer et se rend compte alors face au regard concentré des enfants qu'avec ses mains il agit comme un chef d'orchestre avec sa baguette. La musique est de retour dans sa vie.

Dans ce second volume nous assistons, en cette année 1918, aux émeutes de la faim liées à la pénurie du riz et la flambée des prix notamment dûes à la spéculation des marchands et des grands propriétaires terriens.
Dans le microcosme de l'école, nous suivons ces événements qui impactent les plus pauvres et les les marginaux. Les sourds et leurs familles étaient bien souvent concernés.

On y découvre également les différentes méthodes d'apprentissage. Il n'y a pas que la langue des signes.
Ainsi, vers 1920, M. Yoshinosuke Yoshikawa a une fille diagnostiquée sourde. Il n'est pas satisfait da la langue des signes car en-dehors des instituts spécialisés, personne ne la pratique ou presque, ce qui isole les enfants ne maîtrisant que cet outil. de plus signer, c'est risqué d'être immédiatement stigmatisé en s'identifiant comme sourd selon lui. Les exercices d'oralisation ou d'expression retinrent d'avantage son attention. Les enfants sourds pourraient parler? Mais c'est une méthode extrêmement difficile et lente à apprendre, spécialement pour les sourds de naissance. La méthode oraliste associée à la lecture labiale permettait de se passer de la langue des signes selon les défenseurs de cette méthode. Mais attention aux débordements.
Deux autres personnes furent également importantes pour le développement de ces méthodes : à Nagoya, le professeur Tokuïchi Hashimura et de retour d'un séjour aux États-Unis, Unosuke Kawamoto.

Le dossier final présente la situation des sourds au Japon et notamment la question de leur représentativité grâce à la JFD (Fédération japonaise des sourds).
Le Japon est touché tardivement par l'interdiction mondiale de la langue des signes dans l'enseignement, du fait de son isolement mais au final les sourds ont les mêmes problèmes qu'ailleurs. La loi les considère comme incompétents dans bien des domaines, il n'y a pas d'interprêtes dans les administrations comme dans les tribunaux ou les commissariats... Les combats de la JFD ne manquent pas.
Ils oeuvrent pour que les sourds soient considérés comme une minorité linguistique plutôt que comme un groupe de personnes handicapées.
Il est aussi passionnant de découvrir qu'il n'y a pas une mais de nombreuses langues propres au personnes sourdes, avec même des spécificités régionales. Cela peut parfois poser des problèmes pour les échanges, mais cela démontre aussi une vraie richesse.

Un manga issu des rayons de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.
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