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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va dans les oreilles des Japonais avec un manga intitulé Mimikaki : l'étrange volupté auriculaire et signé Abe Yaro.

-Comment ça, « dans les oreilles des Japonais » ?

-Tu vas voir !

Or donc, je ne vous fais pas de résumé, pour la simple raison qu'il n'y a pas d'histoire suivie. Ce manga se découpe en brefs chapitres, tout comme la Cantine de minuit, et chacun d'eux est consacré au mimikaki.

-Mais c'est quoi, un mimikaki ? Une plaquemine particulièrement jolie ?

-C'est un petit bâtonnet utilisé là-bas pour se nettoyer les oreilles. Il existe apparemment une tradition quelque peu étonnante pour nous : moyennant paiement, tu peux te faire curer les oreilles par un tiers, de préférence féminin, au mimikaki.

-…

-Tu ne dis rien ?

-Je reste sans voix d'étonnement. Et quel intérêt, ce manga ?

-Hé bien… à part celui de nous faire connaître cette intéressante tradition et le mot « mimikaki », il n'en a guère, je le crains.

Je n'ai pas été surprise de lire que le grattouillis d'oreille provoque une intense relaxation, sachant que certains mouvements de massage ciblent ces organes.

Malgré tout, je suis restée parfaitement insensible à toute la dimension érotique du geste. D'une part, parce que je ne parviens pas à oublier à quoi sert le curage : retirer les matières des oreilles, et je ne me sens pas émoustillée à cette perspective.

D'autre part, je crains bien de ne pas m'intéresser à l'érotisme en littérature. Même quand celui-ci vise principalement notre plus grosse zone érogène, à savoir le cerveau. Je n'éprouve tout bonnement rien du tout. Je demeurai donc de marbre face à ces personnages soupirant ou gémissant de plaisir et de soulagement.

J'avais apprécié La cantine de minuit pour son humanisme tendre et discret. Il n'était pas seulement question de nourriture : celle-ci amenait d'autres choses, elle ouvrait une porte sur la vie des gourmands vers un arrière-plan tendre et/ou dramatique, ou drôle, parfois.

Ici, ces arrières-plans existent toujours, mais bien plus discrets parce que la narration se ferme sur la sensation que provoque le nettoyage d'oreilles. Les chapitres tournent autour du plaisir du curage.

Le manga est donc entièrement centré sur la volupté, à la fois solitaire et prodiguée par quelqu'un d'autre. Entièrement clos sur le plaisir du corps, je l'ai trouvé plat, sans profondeur…

-Ce n'est pas faute pourtant d'explorer des recoins secrets !

-Non, en effet. Bref, comme je le disais plus haut, je ne m'intéresse pas aux sensations des gens, plutôt à leurs pensées et à leurs actes : je ne pouvais donc pas me sentir concernée par le contenu de ce livre. Ce n'est pas sa faute, il n'est pas mauvais en lui-même, je ne suis simplement pas la bonne lectrice pour lui.

Après, si vous êtes amateur de curiosités érotico-sensuelles, cela pourra vous intéresser.

-Moi, j'ai fermé ce livre avec une furieuse envie de me gratter les oreilles. On en achètera, de ces bâtons, quand on ira au Japon ?

-Oui, on en achètera… »
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