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Critique de Well-read-kid


Dans une demeure cossue de Damas, Samar Yasbek dessine un triangle amoureux entre un couple et sa servante, et nous ouvre les portes de la société syrienne.

Il suffit d'un mauvais rêve pour que la vie d'Hanan al-Hachimi bascule : réveillée en pleine nuit, elle surprend des chuchotements dans la chambre de son vieux mari, qu'elle surnomme en elle-même le crocodile. Elle découvre avec stupéfaction sa jeune servant Alya, nue dans le lit avec lui. Furieuse, l'épouse jette la jeune femme dehors. Mais, contrairement à ce que croit le lecteur, elle n'est pas jalouse de la jeune femme, mais de son mari. En effet, la maîtresse de maison et la servante entretenait une relation charnelle.

Tout semble opposer Hanan et Alya : l'une est riche, l'autre est pauvre, l'une a le pouvoir, l'autre doit obéir. Mais les deux femmes ont un point commun : elles sont soumises à la volonté des hommes. Alors qu'Hanan, rongée par la culpabilité, regarde par la fenêtre en espérant le retour contrit de sa jeune servant, ses pensées vaguent vers son passé quand, à ses quinze ans, sa famille l'a mariée de force à un cousin en qui elle ne pouvait voir un époux. Et Alya, sur le chemin qui la ramène vers son village natal, retrace en mémoire son histoire, courbée sous le joug d'un père violent et belliqueux, qui bat et viole sa mère continuellement.

Ce texte atypique nous plonge dans une société méconnue : nous découvrons par petites touches le quotidien des pauvres, à travers le récit d'Alya, et celui des riches, par le biais des souvenirs d'Hanan. le roman se centre sur le passée des deux héroïnes et sur leur réaction suite à l'évènement déclencheur. La sensualité devient leur échappatoire, dans un monde où d'autres décident pour elle : l'initiative vient de Hanan, mais Alya perçoit vite le pouvoir que le désir de ses maîtres lui donne. Cette relation rend le lecteur un peu mal à l'aise, dans la mesure où il se demande si Alya était vraiment consentante au tout début, ou si elle avait juste l'habitude d'obéir. le récit est très court, seulement 131 pages. le lecteur a du mal à s'attacher aux personnages, et sort de sa lecture mitigé, avec une sensation d'inachevé. le roman est certes bien écrit. Mais il est bien trop court pour laisser une impression durable au lecteur.
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