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Critique de Unhomosapiens


Buson est un poète et peintre japonais du XVIIIe siècle. Après un parcours assez chaotique, à la recherche de son style, sur les trace de Bashô, il parvient à devenir un grand maître reconnu de tous à Kyoto. Il excelle dans l'art du Haïku. le poème court. Ce poème de « l'instant » qui fige l'observation d'un quotidien fugace, parfois de quelques secondes. C'est la poèsie de la contemplation, de l'observation. Mais parfois aussi de la triste réalité de notre condition humaine, notamment, lorsque Buson, dans un poème, dit qu'il s'est vu refuser un gîte par une nuit d'hiver.
A travers cette poésie, il s'agit aussi de percevoir l'instantané de la nature, comme je l'ai dit plus haut. Parfois, la simple observation d'une pivoine, ballottée par le vent d'automne, ou de l'envol d'un héron.
Dans ce recueil, Buson, suit le cycle des saisons. Commençant par le printemps, il finit par l'hiver, où sa représentation de l'univers semble se resserrer sur ses déboires personnels et sa faible condition. La lune, les animaux, les végétaux sont toujours là, mais semblent recouverts par une indicible mélancolie qui remplace l'éclosion de la nature du début du recueil.
Il va sans dire qu'il faut être prêt pour apprécier cette poésie, si différente de celle de notre Occident, mais qui offre, parfois certaines équivalences, selon d'autres schémas narratifs, bien évidemment, notamment avec les Romantiques. (Je pense à Leopardi). C'est également une poésie de la solitude. Difficile, en effet d'être dans une contemplation à plusieurs. C'est dans la solitude que notre véritable capacité à apprécier le monde qui nous entoure, s'effectue. Solitude parfois douloureuse, comme le souligne l'auteur dans certains poèmes. Mais, c'est à ce prix que l'on obtient un semblant de grâce. Ce sentiment d'être à l'unisson avec l'univers.
Difficile à notre époque - mais pas impossible – de parcourir les chemins comme le fait Buson à son époque pour ressentir cette adéquation entre la nature et notre état d'esprit apaisé, loin de l'agitation du monde. Je me souviens, entre autre, de la tombée de la nuit dans l'ensemble monastique du Mont Koya San où, à la clarté des chandelles éclairant faiblement les temples, créant une ambiance propice pour ressentir cet état d'apaisement que l'on retrouve dans cette poésie.
C'est un recueil à garder auprès de soi - comme tant d'autres – pour en lire quelques pages avant de s'endormir.
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