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Critique de Sharon


Par quoi ai-je été attiré en lisant la quatrième de couverture ? Je l'ai été, tout simplement parce qu'il s'agissait d'un roman américain, qui devait me plonger dans un Etat bien précis, celui du Nevada, pas le Nevada de Vegas et ses alentours, non, celui d'une petite ville perdue. le récit commence tout de suite par l'impensable ; un enfant découvre le cadavre de son professeur de mathématiques. Sal, onze ans, a déjà été durement éprouvé par la vie, puisque c'est lui qui a trouvé le corps de sa mère, Grace. Elle est officiellement morte d'une crise cardiaque, et tous ont accepté cette version officielle. La vérité ne changera rien au fait que Grace est morte, seuls Sal et Jake, le pompier qui a constaté son décès, savent ce qu'il en est. Pensez-vous qu'on proposerait de l'aide psychologique à Sal ? Non. C'est à peine si les services sociaux, à la mort de sa mère, se sont préoccupés de savoir dans quelle condition il vivrait chez ses oncles. Sal a de la famille, cette famille a un travail, une maison, des terres – pourquoi chercher plus loin ?

Sal, Nora, Jake, ce sont les trois narrateurs de ce roman. Nora est professeure, comme Adam, mais contrairement à lui, elle est née ici, elle a quasiment toujours vécu ici et a bien l'intention de partir un jour – quand elle aura accompli son devoir, c'est à dire quand elle ‘aurai plus besoin de veiller sur son père. J'ai parfois du mal à apprécier ces romans qui multiplient les points de vue. Dans ce récit, j'ai trouvé ce procédé particulièrement judicieux, parce qu'il permet de voir à travers les yeux de Sal tout ce que les adultes qui l'entourent ne peuvent savoir, ne peuvent même imaginer de sa vie. D'ailleurs, qui peut imaginer réellement ce que cachent certaines personnages, ordinaires, et qui se sentent parfaitement ordinaires ?
Pour savoir qui a tué Adam Merkel, il s'agit de savoir avant tout qui était réellement Adam Merkel, qui sont tous ces gens que côtoie Sal, dans le parc, ces personnes à qui leur médecin ne veut plus prescrire d'antidouleurs et qui s'en fournissent autrement – parce qu'ils se persuadent qu'ils ne peuvent pas vivre sans, parce qu'ils ne pensent pas être drogués. Ils pensent même qu'il est parfaitement possible de vivre « normalement » ainsi, qu'il n'y a pas de risques, ni pour eux, ni pour leurs proches. Dois-je vraiment préciser qu'ils ont tort ? le parallèle est fait dans ce roman avec l'alcoolisme. La différence ? le regard que la société porte sur les deux types d'accro. L'alcoolique, s'il boit en compagnie de ses amis, si son alcool reste festif, est bien accepté, l'accro aux médicaments non, même si les conséquences ont été parfois les mêmes pour les proches.
Roman des survivants, Ceux d'ici ne savent pas est aussi le roman des morts. Ceux-ci tiennent une grande place dans l'intrigue : Daisy, la mère de Sal, mais aussi Jeremy, Benjamin, Tommy, ou encore Camille, la mère de Nora, enseignante qui ne se contentait pas d'enseigner mais veillait sur ses élèves, quitte à harceler les services sociaux pour que ceux-ci prennent en charge au plus vite des enfants en souffrance.
Pour finir, j'aimerai simplement dire que Gideon, l'oncle de Sal, est un de mes personnages préférés de ce roman, parce que c'est un personnage qui mérite que l'on aille au-delà des préjugés.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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