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Critique de Shaynning


Troisième lecture de cette sympathique collection de nouvelles courtes pour ado que sont les "Court Toujours" des éditions Nathan, je trouve que celui-ci plus pertinent que les autres pour le moment, tout comme l'a été "Les potos d'abord".

"Si tu avances" est sur deux axes: l'amour non-réciproque et la résilience. le premier est en soit plus évident avec Katja, adolescente qui s'est embarqué dans un projet de chantier pour la seule raison de la présence de Quentin, pour qui elle a le béguin. Hélas, c'est la désillusion totale. Non seulement le jeune homme n'est pas intéressé, il en rajoute avec des insultes. La jeune femme perd pied et dans une suite de mauvaises idées, met carrément sa vie en péril ( pour ne pas dire attenter à ses jours). Mais voilà, si elle en sort vivante, bien que traumatisée, Katja doit continuer d'avancer ( ben oui, comme dans le titre!). C'est donc le récit court d'une fille qui va survivre à son premier chagrin d'amour petit à petit en s'appropriant un projet pour lequel elle n'avait pas trop envie à priori. Mais dans la seconde partie, on en apprend plus sur le personnage d'Amiel, témoin de la folie spontanée de Katja et qui a finalement du lui parler de ce que cet évènement à fait resurgir en lui: le suicide d'un gars, Mathias.

Nous avons donc le thème plus difficile à nommer de cette pulsion destructrice que ressentent certaines personne quand ils vivent de la détresse et qui a été fatale à Mathias ( presque aussi à Katja). On aborde donc un volet plus intrinsèque, cette fine ligne entre désir de survie et envie d'en finir, de la capacité à faire front, à se relever, à surmonter les obstacles sur notre route.

J'aime bien ce roman entre autre parce que ce thème me semble peu exploité en jeunesse d'ordinaire, à côté du nombre astronomique de romances idylliques ou toxiques. On parle rarement de ce "premier rejet", qui doit pourtant faire bien mal. Et surtout, quand on en parle, ça a tendance à devenir un drame sans fin où la pauvre ado semble piquer une dépression. Mais ici, Katja se relève par elle-même, sans se jeter dans les bras de je ne sais quel autre dude pour compenser et sans faire dans le mélodrame sentimental. Oui, elle souffre, mais en parallèle, elle bâtit. En un mot: elle est "résiliente".

L'ajout de l'histoire d'Amiel et Mathias permet de faire le pont sur un autre cas , mais qui au contraire de Katja, a connu une fin tragique. Amiel relate sur les regrets qu'il a de ne pas avoir pu empêcher le drame, d'où sa réaction quand il a vu Katja tenter la même issu. Amiel nous donne donc un point de vu différent de la situation et son expérience le place dans un rôle intéressant.

Ce n,est donc pas un roman qui a un rythme soutenu, c'est même plutôt léger le reste du temps, mais je trouve ses thèmes pertinents, voir importants. Il ne faut pas oublier que c'est une nouvelle, il faut faire court. Somme toute, je trouve que la psychologie et états d'âmes sont bien manoeuvrée et le message assez claire malgré sa petite taille.

Aussi, c'est bien la première fois que je vois une jeune femme sur un chantier en littérature jeunesse, merci bien!

Ce roman est destiné au lectorat Jeune adulte, mais les ados peuvent apprécier aussi. Il n'y a ni violence ni sexualité outrancière.

Comme les autres membres de la fratrie "Court Toujours", ce roman vient avec une version numérique et audio à l'achat pour un total de trois formats de lecture.
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