Têtes hautes

L'écriture de Cathy Ytak est toujours aussi plaisante et l'intrigue est vraiment agréable. le contexte social, culturel et historique est savamment décrit. La vie des femmes n'était pas aisée, loin s'en faut. Les traumatismes physiques et psychologiques sont toujours palpables. D'une part, on suit le parcours de Yarig et Angèle qui s'épuisent à la conserverie de sardines. La révolte commence à gronder parmi les femmes qui se sentent exploitées. D'autre part, dans un tout autre milieu, on fait la connaissance de Carol et Suzanne, les filles d'Irina. Issues de la bourgeoisie parisienne, elles vivent sous la domination masculine et le besoin d'émancipation se fait sentir… Carol est androgyne et reproche presque à ses parents de l'avoir déclarée fille, mais dans le contexte historique, ces derniers préféraient voir leur enfant  assujettie aux hommes plutôt que l'envoyer sous les drapeaux. Contre toute attente, les destinées de ses jeunes femmes attachantes vont se croiser : exploitées, soumises aux heures supplémentaires impayées et aux accidents du travail non reconnus. En ce début des années 20, des femmes oseront-elles faire la grève ? Iront-elles jusqu'à demander l'égalité des salaires ? On adhère immédiatement à ce roman engagé dont l'intrigue se déroule pendant les années folles et on se laisse emporter par la fougue et la révolte de nos jeunes héroïnes. Un excellent roman historique pour ados et pour tous les lecteurs. le contexte historique est bien rendu, le vocabulaire adapté et l'écriture très rythmée : Bravo !
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