AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de babounette


Que les blés sont beaux - L'ultime voyage de Vincent van Gogh.
Alain Yvars - Roman - Lu en mars 2020.

Jour 12 du confinement dû au Covid-19 - Bruxelles, le 29 mars 2020.

Je reviens à la réalité que j'ai quittée quelques heures, j'étais avec Vincent van Gogh, je l'ai accompagné du 17 mai 1890 au 29 juillet 1890.

Vincent,

130 années me séparent de votre dernier jour de vie, mais votre présence est toujours vibrante aujourd'hui, vos oeuvres que vous aviez tant de mal à vendre sont exposées dans bien des endroits du monde, témoins ô combien vivants de votre personnalité tourmentée.
Vos recherches picturales, vos rencontre avec d'autres grands peintres amis, votre attirance pour les estampes japonaises, tout cela a façonné votre talent si particulier.

Votre frère Théo et son épouse Jo très proches de vous n'ont cessé de vous porter aux nues et de vous encourager. Ils ont prénommé leur petit garçon comme vous, Vincent Willem dont vous fûtes le parrain.

Après avoir passé plusieurs mois en Provence où vous êtes allé découvrir d'autres lumières, d'autres paysages, d'autres couleurs et la souffrance, c'est Théo qui vous suggéra de vous rendre à Auvers-sur-Oise en Ile de France pour y rencontrer le Dr Gachet susceptible de vous guérir de vos démons intérieurs.

Et Théo a eu bien raison, les derniers mois de votre vie furent sans doute les plus beaux. Vous avez peint avec frénésie, un peu comme si vous saviez inconsciemment que le temps vous était compté. Ce fût une explosion de nature, de couleurs, le bleu, le jaune, le violet, l'orange, le rouge... du matin au soir vous parcouriez les routes et chemins avec votre chevalet et vos peintures à la recherche du paysage et de la lumière qui vous convenaient, vous étiez alors dans votre élément, seul au monde avec vos yeux pour voir et vos mains pour peindre.

C'est ainsi que j'ai vécu avec vous jour après jour, partant de l'auberge des Ravoux chaque matin pour partager votre vie de peintre, votre passion, vos moments de doutes, vos rencontres dans ce petit village de France, vos échanges épistolaires avec Théo et Jo.

Vous étiez heureux Vincent mais vos démons vous ont rattrapés et je vous ai perdu ce 29 juillet 1890.

"Vous êtes levé.
Vous vouliez être debout.
Fier.
Votre regard levé vers le ciel discernait d'infimes nuances de ce bleu cobalt que vous aimiez tant. Vous vous êtes tourné vers le champ face à vous.
"Pardonnez-moi Théo et Moe!" (la maman de Vincent et Théo)
Le bruit sourd de la balle qui traversa vos chairs vous surprit.
Que les blés sont beaux" pages 233-234 fût votre dernière pensée.
Je ne vous ai pas dit adieu Vincent, mais au-revoir car je vous retrouverai au détour d'une allée de musée et je m'arrêterai pour vous faire un petit clin d’œil et vous saurez que c'est moi.

Alain Yvars m'a offert son livre accompagné d'un petit mot que j'ai bien plié et que j'ai utilisé comme garde-page tout au long de ma lecture, livre qui a trouvé une belle place dans ma bibliothèque.
Alain Yvars, passionné de peinture, a mis des couleurs dans chaque mot, mais pas seulement, son cœur aussi est dans ce roman, Vincent est son ami. Il en parle si bien.
Bien que ce soit un roman, Alain Yvars s'est documenté dans quelques ouvrages dont une bibliographie se trouve en fin de livre.
Il a écrit un autre livre également : Conter la peinture.

Et puis, j'ai découvert qu'il était aussi un homme au grand coeur, les bénéfices de la vente de ce roman sont destinés intégralement à l'association RÊVES qui offre aux enfants gravement malades l'occasion de réaliser leurs rêves.

Un tout grand merci Alain pour cette belle découverte, pour votre plume qui m'a permis de découvrir d'une manière si lumineuse les derniers mois de votre ami Vincent.

Un livre à lire.


Commenter  J’apprécie          13743



Ont apprécié cette critique (128)voir plus




{* *}