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Critique de Chaplum
Ella est atteinte d'un cancer avancé tandis que John, son mari, a la maladie d'Alzheimer. Mais cela ne les empêche pas de mettre les voiles, à bord du Cherche Bonheur, leur vieux mobile home, compagnon de nombreuses vacances, et ce en dépit de l'interdiction des médecins et de leurs enfants. Et les voici parti de Detroit en direction de Disneyland en suivant la célèbre route 66, ou du moins ce qu'il en reste.
J'ai longtemps rechigné devant ce titre. Ceux qui me connaissent bien savent que je n'aime pas lire des romans dans lesquels la maladie est présente ou du moins de manière trop centrale ou crue. J'aime m'évader par la littérature et non être rattrapée par une réalité bien trop démoralisante au quotidien et dans les médias. Mais les billets élogieux et finalement Aifelle, dont l'avis m'a assuré que le récit ne se centrait pas sur les problèmes médicaux des deux personnages, ont fini par me convaincre. Et merci !
Car quel délicieux moment j'ai passé en compagnie de Ella et John. Ce roman réunit tout ce que j'aime dans la littérature américaine contemporaine. Ella et John sont deux personnages excessivement bien campés par l'auteur, leurs traits psychologiques sont rigoureusement dessinés en fonction de leur passé commun mais aussi de la maladie qui les affecte. Leur portrait est émouvant et on a une réelle envie que ce voyage, qu'on sait être le dernier, se passe au mieux pour eux. Pourtant tout n'est pas rose car la mémoire de John a de nombreux ratés et Ella souffre parfois de douleurs violentes. Sans parler des rencontres qu'on peut faire sur la route ou des accidents de la vie, comme des crevaisons, qui peuvent devenir de vrais difficultés insurmontables pour un couple âgé et diminué. Mais l'auteur a écrit un road movie drôle et a pris le parti de ne pas s'apitoyer sur le sort de ses personnages, et au final, leur handicap devient une force. Pour le plaisir du lecteur.
Alors oui, c'est marrant, c'est émouvant mais loin d'être futile car derrière les mésaventures de nos seniors, on sent poindre une réflexion plus profonde et un véritable questionnement sur le droit à une mort digne, sur l'acharnement thérapeutique et le libre arbitre des patients, entre autres.
La route 66 et les paysages américains sont également un personnage à part entière. Quel bonheur pour moi qui aime tant ce pays et rêve de le visiter de long en large de suivre Ella et John dans leur aventure au travers des états qui jalonnent cette route mythique. Là aussi via leurs souvenirs, on découvre l'évolution et les transformations qu'elle a subi au fil des années. Ce n'est pas folichon d'apprendre que des autoroutes recouvrent l'ancienne route et que des villes fantômes ont remplacé les commerces prospères qui vivaient de la circulation. Aujourd'hui, c'est toujours plus vite. Grâce à Michael Zadoorian, je suis repassée par quelques endroits visités lors de mon voyage de l'année dernière.
Un vrai coup de coeur pour ce roman plein de folie, d'émotions et de bonheur !
Lien : http://www.chaplum.com/le-ch..
J'ai longtemps rechigné devant ce titre. Ceux qui me connaissent bien savent que je n'aime pas lire des romans dans lesquels la maladie est présente ou du moins de manière trop centrale ou crue. J'aime m'évader par la littérature et non être rattrapée par une réalité bien trop démoralisante au quotidien et dans les médias. Mais les billets élogieux et finalement Aifelle, dont l'avis m'a assuré que le récit ne se centrait pas sur les problèmes médicaux des deux personnages, ont fini par me convaincre. Et merci !
Car quel délicieux moment j'ai passé en compagnie de Ella et John. Ce roman réunit tout ce que j'aime dans la littérature américaine contemporaine. Ella et John sont deux personnages excessivement bien campés par l'auteur, leurs traits psychologiques sont rigoureusement dessinés en fonction de leur passé commun mais aussi de la maladie qui les affecte. Leur portrait est émouvant et on a une réelle envie que ce voyage, qu'on sait être le dernier, se passe au mieux pour eux. Pourtant tout n'est pas rose car la mémoire de John a de nombreux ratés et Ella souffre parfois de douleurs violentes. Sans parler des rencontres qu'on peut faire sur la route ou des accidents de la vie, comme des crevaisons, qui peuvent devenir de vrais difficultés insurmontables pour un couple âgé et diminué. Mais l'auteur a écrit un road movie drôle et a pris le parti de ne pas s'apitoyer sur le sort de ses personnages, et au final, leur handicap devient une force. Pour le plaisir du lecteur.
Alors oui, c'est marrant, c'est émouvant mais loin d'être futile car derrière les mésaventures de nos seniors, on sent poindre une réflexion plus profonde et un véritable questionnement sur le droit à une mort digne, sur l'acharnement thérapeutique et le libre arbitre des patients, entre autres.
La route 66 et les paysages américains sont également un personnage à part entière. Quel bonheur pour moi qui aime tant ce pays et rêve de le visiter de long en large de suivre Ella et John dans leur aventure au travers des états qui jalonnent cette route mythique. Là aussi via leurs souvenirs, on découvre l'évolution et les transformations qu'elle a subi au fil des années. Ce n'est pas folichon d'apprendre que des autoroutes recouvrent l'ancienne route et que des villes fantômes ont remplacé les commerces prospères qui vivaient de la circulation. Aujourd'hui, c'est toujours plus vite. Grâce à Michael Zadoorian, je suis repassée par quelques endroits visités lors de mon voyage de l'année dernière.
Un vrai coup de coeur pour ce roman plein de folie, d'émotions et de bonheur !
Lien : http://www.chaplum.com/le-ch..
