Je me souviens très nettement de toutes ces choses, car c'est ainsi que ma mère témoignait de son amour. Pas avec de pieux mensonges ni mots d'encouragements et d'affection. Mais par une observation fine de ce qui apportait de la joie aux autres. Elle conservait cette information soigneusement pour les mettre à l'aise et les choyer sans même qu'ils ne s'en rendent compte.
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On peut également me voir sangloter dans le coin épicerie, torturée par cette question :suis-je encore Coréenne si je n'ai plus personne à qui demander la référence des algues déshydratées de mon enfance ?
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Elle n'avait qu'une seule règle : il fallait tout goûter une fois.
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Mon deuil est une pièce sans porte dans laquelle je suis enfermée , seule. A chaque fois que je me souviens que ma mère est morte, j’entre en collision avec un mur qui refuse de céder. ll n’y a pas d'échappatoine, rien qu'une surface compacte que je ne cesse de percuter, encore et encore, un rappel d’une vérité immuable : je ne reverrai jamais ma mère.
C'était un amour brutal, d'une force industrielle. Un amour musclé qui ne laisse pas de place à la moindre faiblesse. L'amour qui voit ce qui est mieux pour vous avec dix coups d'avance, et qui se fiche que vous ayez mal en attendant.
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I loved that she did not fear god. I loved that she believed in reincarnation, the idea that after all this she could start anew. When I asked her what she’d want to come back as, she always told me she’d like to return as a tree. It was a strange and comforting answer, that rather than something grand and heroic, my mother preferred to return to life as something humble and still.