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Critique de karmax211


La Mère
Deuxième volet de cette "trilogie involontaire", après le remarquable et bouleversant - le Père -... que j'ai lu et dont j'ai parlé... ignorant dans ma vie depuis plus d'un an confinée, que sortait sur les écrans sa version cinématographique.
Florian Zeller ayant écrit - La Mère - avant d'écrire - le Père -, - le Fils - achevant ce qui est devenue une trilogie, les maisons d'édition vous laissent peu de choix : ou ce sont les trois pièces réunies dans un seul ouvrage ou c'est une pièce "associée" à une autre pour des raisons qui échappent à ma raison.
Quoi qu'il en soit, si vous vous amusez à chercher sur le Net des infos sur cette trilogie, vous vous rendrez compte... c'est cocasse... que même les critiques se perdent dans la chronologie de ces pièces... la preuve : "A la création de la pièce en 2010, Catherine Hiegel avait obtenu le Molière de la meilleure comédienne.
Après le triomphe de sa pièce LE PERE récompensée du Molière du Théâtre Privé et pour laquelle les comédiens Robert Hirsch et Isabelle Gélinas ont respectivement gagné les Molières du comédien de théâtre privé et de la comédienne de théâtre privé, Florian Zeller a écrit LA MERE qui y répond directement, comme un écho drôle et douloureux."
Pour mémoire, - le Père - a été écrit deux ans après en 2012... ( vous pouvez vérifier). Allez, vous, y comprendre quelque chose !
Nous retrouvons donc dans ce deuxième volet, écrit avant le premier... j'espère que vous me suivez... Anne, fille d'André ( le père ) et épouse depuis 25 ans de Pierre, mère de Nicolas, lequel vit avec une fille... dont le prénom semble être Élodie.
Anne, qui approche de la cinquantaine, a élevé ses trois enfants : Nicolas, Sara et "son mari".
À présent les deux enfants volent de leurs propres ailes et son mari délaisse de plus en plus souvent le nid pour jouer les coucous volages (pléonasme ?).
Anne voit peu à peu son univers lui échapper et sa vie perdre tout sens. La dépression, l'alcool et les pulsions suicidaires rythment les hauts et les bas de son existence vidée de substance.
Le retour de Nicolas dans la maison familiale après une dispute avec la femme qu'il aime, donne à Anne l'illusion de renaître, de revivre.
La rupture n'est que passagère.
La dépression et le désespoir d'Anne, elles, ne le sont pas.
Comme pour - le Père -, Florian Zeller nous offre dans ce second volet une réflexion sur l'abandon et la dépossession.
André, à cause de la maladie d'Alzheimer, voyait sa mémoire et par conséquent sa vie lui être dérobée. Pour Anne, le résultat est le même, même si la ou les causes ne sont pas imputables à une pathologie organique mais à une "maladie existentielle"... les deux ayant un dénominateur commun : le temps qui fuit et qui vous fuit...
Cette pièce qui a reçu un très bon accueil, qui a permis à son auteur et à ses interprètes de recevoir prix et distinctions... en France et à l'étranger, sans être au même "niveau" que - le Père -, n'en est pas moins d'excellente facture.
Comme pour - le Père -, il n'y a pas de linéarité.
André nous faisait dériver aux aléas de sa mémoire se noyant dans l'oubli ;Anne nous égare dans le labyrinthe de ses pensées, dans le flot des tourments de sa vie de femme délaissée.
La charge émotionnelle est là... ce qui n'empêche pas un rythme de répliques qui font mouche.
On est ému, on rit... Florian Zeller, dont on dit à l'étranger qu'il est avec Yasmina Reza le meilleur auteur dramatique français, maîtrise son art.
Cette pièce écrite en quatre actes... il n'y en avait qu'un pour - le Père -... est une très bonne pièce qui contribue à étoffer la trilogie... dont il ne me manque plus que la lecture du troisième volet.
Une lecture que je recommande et un spectacle qui mérite qu'on se déplace si un metteur en scène et une troupe nous la proposent.
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