Angeline ou la Maison hantée

Au cours d'une promenade à bicyclette, du côté d'Orgeval, Emile Zola est intrigué par une maison de briques abandonnée, à la façade lézardée et aux vitres cassées. Une aubergiste lui apprend que cette demeure s'appelle « la Sauvagière » et qu'une petite fille d'une dizaine d'années y trouva la mort dans d'étranges circonstances. Depuis cette triste affaire, la fillette reviendrait hanter la maison au point que des promeneurs entendraient des appels retentissants avec une force croissante : « Angéline ! Angéline ! Angéline ! ».
Le romancier a écrit cette nouvelle en octobre 1898, pendant son exil en Angleterre. Né de son imagination fertile, le récit pourrait être le fruit d'une histoire qui lui aurait été contée à propos d'une grande propriété abandonnée située à Oatlands, près de sa demeure d'exil. Son esprit créatif aurait ensuite fait son ouvrage, transposant cette histoire vers Orgival, une région qui lui était familière, proche de Médan et amalgamant une anecdote qu'on lui aurait racontée au sujet de la maison du peintre Léon Bonnat.

Après avoir tutoyé l'intrigue policière dans son roman « La Bête humaine », Zola aborde ici un nouveau thème, celui du fantastique avec une maison hantée et une fillette dont la mort demeure inexpliquée : meurtre ou suicide ? Phénomènes réels mais inexplicables, ou illusions des sens et des imaginations ? Un véritable mystère hitchcockien !