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Critique de Allantvers


« Vous êtes tout de même d'une jolie force, vous » dit à Rougon à l'aube d'un de ces énièmes retours en grâce, la belle et intrigante Clorinde.
Gageons que ces deux-là se disputent encore en enfer la primauté de la rouerie et de la puissance, tant ces deux impressionnantes figures sont archétypales des luttes sournoises, sales et magistrales au sommet des pouvoirs !

J'ai dévoré ce 6ème opus des Rougon Macquart qui nous porte au coeur de la machine politique de l'empire autour des revirements de fortune d'Eugène Rougon, poussé à la démission du Conseil d'Etat, remis en selle par une « bande » motivée par les prébendes qu'elle entend tirer de son retour aux affaires, puis de nouveau mis à bas d'un fauteuil de ministre pour en retrouver un autre quelques années plus tard.

Je me suis surprise à éprouver une certaine fascination pour cet insubmersible phoenix, puissant jusque dans son ossature de colosse, porté par la seule force brute de l'envie de domination, d'une moralité repoussante mais pourtant bien en phase avec son milieu : abject parmi les abjections des courtisans, intrigants et quémandeurs de tout poil, manoeuvré par Clorinde, une femme dont il n'a pas su évaluer qu'elle put avoir plus de force que lui, et autant puissant que faible face à ceux-là même qui dépendent de lui mais dont il tire son pouvoir.

Comme dans « la Curée », les parallèles avec l'époque actuelle ne manquent pas dans cette intemporelle étude de moeurs du pouvoir, et ce n'est pas le moins plaisant dans cette lecture que de piocher dans la classe politique récente des masques à coller sur les protagonistes de l'histoire ; Rougon à lui seul en mérite un joli paquet !
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