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Critique de TheAutumnCarnival


La couleur du trois de Leni Zumas fait partie de ces romans qui remuent, qui écorchent quitte à vous faire verser quelques larmes. J'ai adoré cette lecture.
Quinn est une jeune femme anéantie par la mort de sa petite soeur il y a vingt ans de cela. Elle se sent coupable et la culpabilité est comme un ver qui se nourrit de tout son être alors surgissent les troubles alimentaires, les obsessions, l'automutilation comme des mécanismes de survie. Un mal-être que sa famille préfère ignorer, la douleur est si vive que parler de la petite soeur ou juste prononcer son nom leur est impossible.
Quinn est vulnérable et son instabilité s'intensifie quand elle perd son emploi et son logement, s'abaissant alors à demander de l'aide à son petit frère Riley. A tout cela s'ajoute le retour de son ex-petit-ami, Cam, et avec lui, le souvenir d'un autre drame...
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture ! J'ai été happée par ce roman, submergée par les émotions. Leni Zumas frappe le lecteur avec des mots bruts, j'ai tourné les pages comme prise par l'urgence de savoir ce que ce drame renfermait, quelque chose qu'on a pourtant sous les yeux depuis la première page, depuis l'évocation de la mort de la petite soeur. J'ai trouvé ce roman brillant, Leni Zumas exprime avec puissance la violence de la tragédie, l'inacceptable deuil, la souffrance qui brûle le corps et le dégoût de la vie. Quinn est un personnage touchant et fascinant qui a des côtés tellement sombres et qui peut pourtant voir littéralement la vie en couleurs, en partageant avec sa défunte soeur une connexion spéciale, le don de synesthésie. La construction du récit est remarquable, mêlant habilement le présent au passé, les souvenirs surgissant au détour d'une phrase. Seul bémol, l'obsession pour le sang et les menstruations, motif qui apparaît tout au long du roman. J'ai parfois eu du mal à percevoir l'intention de l'auteure dans cette symbolique.
La couleur du trois est un roman captivant et percutant sur le deuil, cette douleur extrême au point de devoir se l'infliger physiquement, sur le sentiment de culpabilité dévastateur, sur cette absence insupportable. Un vrai beau roman déchirant.
Merci aux éditions Presses de la Cité et à la masse critique Babelio pour cette lecture.
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