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Critique de verobleue


La Bulhavre est un pays où les enfants ont une destinée toute tracée. Ils connaissent par coeur les 10 000 règles du manuel de vie. « Dire, répéter, redire, réciter. Jour après jour, année après année, les enfants apprenaient par coeur les dix mille règles du manuel. Ainsi, ils grandissaient. Blancs, noirs ou cuivrés, ils quittaient la Bulhavre des familles pour rejoindre celle des jeunes de leur couleur. Et quand l'âge de procréer arrivait, le Tourneur de Page assemblait les couples et leur octroyait une maison. Deux parents, deux enfants forment une famille. Une belle destinée pour conserver l'équilibre parfait de la population et de sa diversité. »
« Tu ne mêleras pas ton sang à celui d'un être différent » « Pour conserver les caractéristiques de chaque race humaine, la Bulhavre était divisée. Les familles d'un côté, les jeunes de l'autre, les officiels au milieu sans oublier les fins de vie à l'extrémité. Mais surtout la préservation des couleurs de peau était importante. Les noirs, les blancs, les cuivrés. Chacun avait son quartier réservé. Cette règle garantit l'équilibre de la population de Bulhavre. »
Tout est régulé en Bulhavre même le temps : « La pluie tombait le mercredi et le samedi soir. Sous la Bulhavre, chaque semaine, de chaque année, tout au long de la vie, le rythme de la pluie est identique. »

Alkan s'ennuie dans la monotonie de son quotidien « Il rêvait de quelque chose de différent, d'une journée qui ne serait pas pareille à la précédente. Sa vie était si prévisible qu'il craignait un jour de ne plus différentier la veille du sommeil »
Il en arrive à braver des interdits : il construit une planche à roulettes qu'il a essaie avant 213, la règle de l'heure du couvre-feu pour ne pas être découvert et par hasard, rencontre Liriana, une renégate de l'Outre-Monde.
Tahar, son frère, passe son temps à s'empêcher de dessiner. « Personne ne saurait représenter la vie » reprend une des règles du manuel mais Tahar dessine, c'est plus fort que lui : impossible de réfréner son envie. A la quatrième transgression en un mois, sa mère le dénonce et il disparaît.

Personne ne le remarque à cause de la misphère. Sauf Alkan qui a cassé la sienne lors de son expédition en planche à roulettes. « La misphère, cette petite bille greffée à la naissance sur le nombril des habitants, permettait aux tourneurs de programmer et maîtriser le fonctionnement des organes du corps et notamment le cerveau et les hormones. Avec elle, rien de plus simple que d'effacer douleur, tristesse ou malheur »
Cette disparition sera le moteur des actes d'Alkan. Il va rechercher son frère par tous les moyens, même si pour cela il doit lui aussi devenir un renégat. « La vie était possible en dehors de la Bulhavre. Liriana le lui avait prouvé. »

Le Tourneur de Page de Muriel Zürcher, premier tome : Passage en Outre-monde est un roman destiné aux préados, 11 ans et +. Il m'a été permis de le découvrir grâce à Masse Critique Littérature Jeunesse et les éditions Eveil et Découvertes. Je les en remercie.
Je me suis bien amusée à lire cette histoire qui comportera certainement d'autres tomes. On y retrouve tout ce qui peut intéresser: un univers riche avec des protagonistes attachants, des territoires inconnus à explorer, des lois à transgresser.
Sans nul doute, vous passerez un bon moment à lire ce premier épisode et vous attendrez avec impatience, tout comme moi, de pouvoir découvrir la suite.

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