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Critique de Marylou26


En cette période angoissante de confinement, je peine à trouver mon refuge habituel dans les livres. Je me demande quoi lire, ma concentration n'y est pas, et alors que j'emprunte généralement une tonne de romans policiers à la bibliothèque que je n'ai jamais le temps de lire, je ne l'avais pas fait cette fois-ci. Puis j'ai pensé à Stefan Zweig, peut-être du fait de son livre-témoignage, « Le Monde d'hier »... le narrateur d'Amok embarque sur l'Océania, un transatlantique qui doit le ramener en Europe. Il sort la nuit sur le pont pour échapper à sa cabine et aux autres voyageurs, et y fait bientôt la rencontre d'un homme visiblement troublé, et désireux de se décharger d'une tension interne, d'un secret qui l'étouffe. « Je compris que cet homme voulait parler, qu'il fallait qu'il parlât. Et je savais que je devais me taire pour l'aider (p. 35). » Il y a quelque chose de la posture du thérapeute dans cette phrase, ce qui n'est pas surprenant, Zweig étant un fin psychologue des tourments de l'âme. Cet homme lui demande s'il sait ce qu'est l'amok, un état de folie meurtrière, de décompensation brutale, s'étant retrouvé lui-même subitement dans un état obsessionnel enfiévré, suivant la rencontre d'une femme suscitant en lui des désirs pervers de l'ordre de la domination, malaise qu'il nous donne à ressentir à travers son récit. Proprement exotique et impressionnant.
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