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Critique de AgatheDumaurier


"Qu' allait-il faire dans cette galère ?", telle est la réplique qui nous obsède pendant toute la lecture du livre.
Anton Hoffmiller, jeune lieutenant de l armée d Autriche, a commis une sacrée boulette chez ceux qu' il croit une aristocrate famille hongroise : il a invité la jeune héritière à danser alors qu' elle est paralysée, entrainant chez elle une crise d' hystérie. Extrêmement gêné, pris de pitié pour la pauvre enfant, il lui envoie des fleurs puis vient s excuser. On l accueille avec chaleur, on lui signifie son importance, on le flatte, lui seul sait redonner le sourire à Édith, lui seul la soulage, le papa lui baise les mains, on le couvre de cadeaux, de compliments, de bons repas ...Notre lieutenant ne se sent plus, c est beaucoup mieux que la caserne, il se sent reconnu, utile...Il ne voit rien du piège qui se referme autour de lui ...Car bientôt Édith en fait son alpha et son oméga, elle le veut, et papa ne veut rien lui refuser. le problème, c est qu'Anton ne veut plus. Il voulait juste aider, par compassion, rien d autre. Mais la passion d Édith, il n en veut pas, elle lui fait horreur, lui parait contre nature. Il recule, mais tous ceux qui s occupent d Édith lui mettent une pression quasi insoutenable.
Le père fait son Priam devant Achille, à genoux et sanglotant, prends ma fille ou elle meurt et je meurs avec elle.
Le docteur, j ai épousé une aveugle, ton devoir, c est de redonner espoir, tu dois rester auprès d Edithbou tu es un assassin. Tu seras un meurtrier.
Et Édith, corps souffrant mais enfant ultra gâtée, qui le harcèle sans relâche. Mais d un vrai harcèlement je veux dire...
Pauvre Anton. Comment peut-on il se sortir de ce guêpier tendu par un vieux filou, un médecin fanatique et une jeune fille complètement désaxée ?
Ma vision est peut-être un peu plus cynique que ce que j ai lu dans les critiques, mais c est que j ai expérimenté les principes du harcèlement, de la culpabilisation, et que je les retrouve tels quels chez Édith, le docteur et le père. Anton se laisse piéger. Il est jeune, influençable et trop sensible. Il pense découvrir la pitié, et c est vrai, mais c est aussi l'orgueil qu on manipule chez lui, l envie de compter et d être quelqu'un. Cependant il n' est rien pour eux, juste un jouet qu on manipule sans se préoccuper un instant de ce qui il ressent. Un jouet qu'on peut casser et qui ne comprendra jamais que, dans cette affaire, c' était lui la victime. Et c est pour ça, je pense, sa colère impuissante, son dégoût choquant d'Edith, ses fuites, ses impulsions sadiques. Il ne peut s avouer clairement qu'il les hait tous.
L enfer est pavé de bonnes intentions, mais aussi de mauvaises.
Génial roman tres noir, à lire absolument.
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