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Critique de gerardmuller


Leporella /Stefan Zweig
L'histoire se passe à Vienne, capitale de l'Autriche au début du XXe siècle.
Elle s'appelle Crescentia, elle a trente-neuf ans, elle est laide. Son visage chevalin la rend disgracieuse à souhait. Elle est légèrement handicapée car elle a du mal à ordonner ses pensées et à comprendre ce que l'on attend d'elle. Elle ne rit jamais. Enfant illégitime élevée au frais de la commune, elle travaille depuis l'âge de douze ans comme servante dans un hôtel. Elle a été remarquée par son activité frénétique et son seul plaisir, elle le trouve dans l'argent sonnant et trébuchant qu'elle gagne et ne dépense pas. Elle va à la messe tous les dimanches.
À trente -sept ans, elle a quitté sa patrie tyrolienne pour la première fois pour travailler à Vienne chez un jeune baron marié à une femme légèrement hystérique. Dans cette atmosphère toujours plus ou moins orageuse, Crescentia tient bon et se fait discrète. Active et indifférente, elle compte ses billets qu'elle place dans un petit coffret.
Peu à peu, le jeune baron s'habitue à cette femme qui le sert et se permet quelques légères privautés pour l'encourager, par exemple en lui tapotant le derrière quand elle s'en va. Mais ce que ne sait pas le baron, c'est que ce sans-gêne secoue les sens engourdis de Crescentia. À partir de ce moment, cette femme va vouer une haine sourde et absolue à l'épouse du baron et se réjouit des scènes de plus en plus violentes entre les époux.
L'épouse doit alors, sur conseil du médecin de famille, faire un séjour de deux mois en sanatorium. La servante se réjouit de rester seule au service de Monsieur dans le spacieux appartement. Peu à peu elle s'humanise comme si une créature humaine s'était éveillée dans la bête de somme fourbue d'autrefois, têtue, fermée, rusée, inquiète, sournoise et dangereuse. Elle n'hésite pas à servir d'entremetteuse pour le plaisir du baron.
le retour de l'épouse du baron va précipiter les choses et les manières revêches de la maritorne tyrolienne vont ressurgir…
Grâce à sa plume toujours aussi juste et élégante, Stefan Zweig réussit à faire de cette histoire turpide et affligeante un récit émouvant.

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